Critique

La Fille coupée en deux

Le regretté Claude Chabrol signe ici son avant-dernier film, où la toujours lumineuse Ludivine Sagnier est partagée entre 2 hommes.

LA FILLE COUPÉE EN DEUX, DRAME DE CLAUDE CHABROL. AVEC LUDIVINE SAGNIER, FRANÇOIS BERLÉAND, BENOÎT MAGIMEL. 2007.

Ce mardi 21 février à 20h00 sur La Deux.

Le titre de ce très bon Chabrol fait immédiatement penser à ces assistantes d’illusionniste qu’une scie coupe en 2 lors de numéros aussi spectaculaires qu’évidemment truqués. Ce n’est pourtant pas de cela qu’il s’agit ici. Quoique… L’héroïne du film, jouée d’épatante manière par Ludivine Sagnier, est en fait partagée entre 2 hommes. Gabrielle est présentatrice de la météo pour une chaîne de télévision de province. Tout en espérant une promotion sous la forme de la présentation d’un talk-show, elle va voir sa vie privée envahie par 2 prétendants: un écrivain vieillissant, jouisseur et quelque peu pervers, et un jeune héritier dont l’arrogance masque bien des faiblesses. François Berléand et Benoît Magimel veulent tirer Gabrielle à eux, mais de complexes développements les attendent! Ludivine Sagnier trouve des accents d’une infinie justesse pour relayer les états d’âme de son beau personnage. Derrière la caméra, Chabrol se délecte, et nous délecte avec lui, de ce triangle amoureux sensuel, captivant et grinçant. Une figure de géométrie humaine éminemment chabrolienne, pour l’avant-dernier film d’un grand cinéaste qui ne signera plus ensuite que l’inégal Bellamy avec Gérard Depardieu.

Louis Danvers

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