Xperia Play: Sony sort le grand jeu

Après sa Next Generation Portable, Sony dévoile l’Xperia Play. Aidé du Playstation suite, ce smartphone entend taquiner l’iPhone et cie sur le terrain du jeu vidéo.

Croulant sous les jeux, l’App Store de l’iPhone et le Market des smartphones Android (50 884 et 28 665 titres) n’ont rien à envier aux étagères des ludothèques de la DS et de la PlayStation Portable. Même si les productions gaming sur mobiles tactiles demeurent nettement moins ambitieuses que celles de Nintendo et Sony, leur vivacité attire les convoitises. A tel point que pour remonter la pente, Sony Ericsson emprunte la voie d’Android pour nourrir son nouveau Xperia Play, ou PlayStation Phone pour les intimes.

Comme Nintendo, Sony Computer Entertainment a affublé sa PlayStation Portable d’une boutique de jeux à télécharger en ligne. Mais cette échoppe baptisée PlayStation Store ne suffit pas au géant japonais qui investira au début du mois d’avril prochain les rayons de l’Android Market avec le PlayStation Suite. Ce label regroupera des rééditions d’anciens jeux PlayStation 1 comme Crash Bandicoot et des nouvelles productions estampillées PlayStation Certified. En pratique, tout smartphone tournant sous Android y aura donc accès. Une petite révolution, d’autant que la boutique de Sony entend migrer vers d’autres plateformes comme Windows Phone 7 et même iOS, le célèbre OS de l’iPhone.

Coup spécial

En attendant cette évolution plutôt surréaliste, le PlayStation Suite comprendra une cinquantaine de titres estampillés compatibles Xperia Play. Intérêt de ce label éponyme au smartphone déjà leaké sur le Net l’été dernier (voir Focus Vif du 20 août dernier)? Un écran tactile de 10 centimètres de diagonale qui cache une authentique manette PlayStation escamotable. On y retrouve bien entendu le quatuor « Triangle, rond, croix, carré », mais aussi 2 surfaces tactiles simulant les pads analogiques. Sans oublier le binôme « L » et « R ».

Malgré un line up orphelin en nouveautés et en adaptations intéressantes (on pense à Ratchet & Clank ou Killzone), l’ex-PlayStation Phone et ses 50 titres (principalement des adaptations « manette » de jeux Android existants) garde des atouts. Mais l’apport d’un vrai joypad l’avantage clairement face à un écran tactile dans des jeux où la précision est de mise. On pense notamment aux courses d’ Asphalt 6 Adrenaline ou aux passes de FIFA 10.

Visuellement moins balèze qu’une NGP et à mi-chemin entre une PS1 et une PS2, l’Xperia Play s’entoure d’un volet technique assez classique côté smartphone. Il surfe ainsi sur le Web en Wi-Fi ou en 3G, tandis que le Bluetooth 2.1 et un GPS complète sa connectivité. Rayon multimédia, ce terminal Android 2.3 (Gingerbread) shoote des clichés en 5 millions de pixels (avec flash) et sera livré avec une carte micro SD de 8 Go. Son processeur graphique permet, lui, des jeux à 60 images secondes. Intéressant mais léger face aux promesses graphiques monstrueuses de la Next Generation Portable ou PSP2 de Sony. La base de joueurs occasionnels sur smartphone est toutefois très tentante pour Sony Ericsson: 700 000 paires de mains potentielles en France et 100 000 en Belgique, ça ne se refuse pas.

N-GAGE

Evoquer un téléphone portable dédié au jeu vidéo renvoie irrémédiablement à la N-Gage de Nokia. Cette console nomade hybride lancée en 2003 n’a jamais réussi à trouver son public faute de jeux convaincants. Affublée d’un accès difficile à son port cartouche, la N-Gage a toutefois fait ses premiers pas dans un contexte bien différent de celui de l’Xperia Play, puisque la vente de titres dématérialisés n’existait pas à l’époque sur mobiles.

Michi-Hiro Tamaï

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