Critique | Livres

Martin Martin

Nadine Monfils
Nadine Monfils Écrivain et journaliste livres

ROMAN | Imaginez qu’un jour les gens se mettent à dire tout ce qu’ils pensent! Alors que le monde tient son fragile équilibre d’une hypocrisie que l’on qualifie de politesse…

MARTIN MARTIN, ROMAN DE JEAN-PIERRE BROUILLAUD, ÉDITIONS BUCHET-CHASTEL, 136 PAGES. ****

C’est ce qui est arrivé à Martin Martin, un mec qui n’a pas inventé le tournevis, du genre passe-muraille, petite vie tranquille, boulot peinard aux éditions Genius qui publie à compte d’auteur et encense les « génies de la plume », marié à une peintre du dimanche usant ses pinceaux sur des croûtes. Ce matin-là, il va chez le boucher comme d’hab’ et là, il entend la brave madame Buie, généralement si polie, qui critique la viande! Il n’en revient pas et le boucher non plus. Avant de rentrer chez lui, il passe chez son garagiste, toujours heureux de tremper ses paluches dans le cambouis, et là, le gars lui annonce la bouche en coeur qu’il vient de l’arnaquer grave et qu’il a changé des pièces encore bonnes, puisque de toute façon, il n’y connaît rien. Et ça continue quand il allume sa radio. Puis sa femme finit par lui annoncer qu’elle en a marre de son mollusque de mari et qu’elle a pris un amant: « Un homme à poigne qui a trois hectares de vignes dans le Bordelais. » Et Dieu dans tout ça? Il tricote des chaussettes? Quelle étrange journée où tout part en couilles… Ce sera peut-être l’occasion pour Martin Martin de se réveiller. Roman original autour d’une journée particulière qui nous interpelle et nous amuse. Un monde au bord de la crise de nerfs, qui s’avère être un révélateur de l’âme humaine. Délicieusement dangereux.

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