Kid Noize, l’interview électronique

© Guillaume Kayacan (3bigmamas)
FocusVif.be Rédaction en ligne

Jeudi soir, Kid Noize participe à la Showcase Night du BSF. Roi du teasing, l’artiste belge cultive le mystère derrière son inquiétant masque de singe. Rencontre virtuelle.

Il y a eu Daft Punk et, à leur manière, Wu Lyf. Ces groupes ont construit leur notoriété sur un habile mélange d’anonymat et de buzz. Si les derniers ont complètement levé le voile sur leur identité, les premiers, piliers de l’électro française, continuent d’entretenir une part de secret puisqu’ils s’efforcent à cacher leur visage sous des masques de robot lors de leurs apparitions publiques. Toute comparaison gardée, un ket belge use de méthodes similaires pour agiter notre curiosité: Kid Noize.

En 2010, avec le groovy et efficace We Walk Until Brooklyn, le musicien, accompagné de la chanteuse Mi$$ Future, s’était déjà fait remarquer et avait vu son electro-pop tourner en boucle sur les radios francophones. Premières parties de Faithless et Stromae et concerts à la clé. Depuis quelques mois, le Kid refait parler de lui. Outre deux mixtapes qui brassent large (on vous conseille la première, nettement plus classieuse, où se côtoient Pierre Bachelet, The Rapture, David Lynch ou encore Feist pour ne citer qu’eux), c’est le nouveau morceau qui attire l’attention, multiples remixes à l’appui. Il s’agit de Eisbaer, morceau culte du groupe Grauzone (coucou Stéphane Eicher). Pour l’occasion, Kid Noize s’est payé les services de Samy Morpheus, chanteur de la formation new wave Minimal Compact.

On l’a compris, malgré les touches de modernité, le coco est un peu nostalgique des années 80 et de ses synthétiseurs vintage. Et cela se confirme dans l’univers rétrofuturiste soigné qui entoure son personnage de primate casquetté tout droit sorti d’un film de science-fiction. Dans le clip de Eisbaer, tout l’imaginaire visuel des eighties y passe, de la Mustang 1977 aux clins d’oeil à E.T., Rencontres du troisième type et Retour vers le Futur. Le constat est le même en ce qui concerne l’artwork et les photos de promotion.

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Par contre, au niveau de l’histoire et de l’origine du projet, le flou est entretenu. A part quelques propos sibyllins d’une voix off gutturale au début de chaque mixtape, il n’y pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pour en savoir plus, il fallait donc entrer en contact avec l’animal. C’est chose faite. Le Kid étant à l’étranger (ou dans le futur?), l’entretien a eu lieu électroniquement. Avec, comme on pouvait s’en douter, des réponses savamment évasives.

Une partie du public, curieux, semble déjà au courant de ton identité. Vouloir garder le mystère, c’est pas un effort un peu vain?

Je ne fais pas d’efforts. Disons simplement que pour l’instant, l’important c’est ce qui est devant et non derrière le masque.

Ton univers (musical et visuel) assume un côté très 80’s, revival très en vogue comme chez un Kavinsky par exemple. Qu’est-ce qui te différencie?

Puisque nous ne sommes pas la même personne, je dirais que tout nous différencie. A part peut-être l’amour des choses bien faites (en image et en son).

Pourquoi cette reprise de « Eisbaer »? Comment Samy Birnbach s’est retrouvé sur le projet?

Eisbaer est pour moi un track puissant, tant par son histoire que par la musique en elle-même. J’avais envie d’offrir un truc à mon public en attendant un « vrai » nouveau single. Pour ce qui est de Samy, c’est très simple, un coup de téléphone et c’était fait!

Le clip est très travaillé, tu essayes de construire un vrai univers à ton personnage? Et pourquoi un singe?

Ce que je construis avant tout, c’est une histoire. Cette histoire emprunte au réel et au rêve. Le reste, comme le personnage, naît de ce mélange entre réalité et fiction. Le temps amènera les réponses à son rythme.

Pour le moment, on a pu entendre 2 ou 3 morceaux et 2 mixtapes. Ce n’est pas grand-chose pour se faire une idée. Il faut s’attendre à quoi pour le live et l’album à venir? Beaucoup de featurings?

L’album comportera un grand nombre de featurings, dont la plupart sont déjà enregistrés. Le live quant à lui sera très introspectif. Pas de featuring prévu, à part peut-être…

Une dernière réponse inachevée en forme d’incitation au public à se déplacer jusqu’à la scène Magic Mirrors (Place du Musée) du BSF jeudi soir. Le concert sera l’occasion idéale pour se faire une idée de ce que Kid Noize a à proposer en live. Chose la plus importante au final, bien au-delà de sa maitrise incontestable du teasing.

Kevin Plasman (stg)

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