La Triennale de l’affiche politique ou le côté obscur de l’humanité

Le Mundaneum de Mons propose jusqu’au 30 avril plus d’une centaine d’affiches sur l’actualité mondiale de ses trois dernières années. Une expo sur le travail des graphistes au service des causes sociales.

http://www.mundaneum.be/index.asp?ID=629

Pour cette 11ième édition, 150 affiches ont été sélectionnées sur des thèmes aussi variés que la faim dans le monde, la condition de la femme, le racisme, la violence, le sida, la maltraitance, les guerres ou la pédophilie. Au travers de cette exposition, le visiteur est invité à traverser ce que le monde fait de pire en matière de déshumanisation. Le but de la Triennale d’affiche politique étant d’offrir au public une réflexion sur le monde actuel et sur les malheurs qui s’y produisent, afin de le sensibiliser au maximum à ce qui l’entoure. Mission accomplie, car qu’elles choquent ou qu’elles interpellent, la plupart des oeuvres sélectionnées ne peuvent pas laisser insensible.

Un concours donc des vainqueurs

Le vainqueur de cette édition, Seung-Hoon Nam, est un étudiant sud-coréen qui créa son affiche dans le cadre d’un travail de fin d’études. En représentant un enfant d’origine africaine embrassant son reflet squelettique dans une flaque d’eau stagnante, l’auteur a voulu faire part du fait que « La crise mondiale de l’eau doit être résolue tout en assurant que les enfants survivent, prospèrent, apprennent et vivent dignement. » Le second prix de la Triennale revient à Mohammad Jamshidi, un iranien qui a voulu signifier par son affiche que même les poings liés le combat continue. La troisième affiche quant à elle, est une page de journal dont certaines phrases ont été noircies. Le résultat final représente le visage de Berlusconi avec en titre THE PRESSident. Ce couple d’italien a voulu faire comprendre, à sa manière, que l’attitude de leur président est une entrave à la liberté de la presse. La preuve, encore une fois, qu’un dessin vaut souvent mieux qu’un long discours.

Mais pas de vaincus

La totalité des affiches est conservée au Mundaneum et compose une collection de 7000 témoignages venant de plus de 400 artistes, comme une ode à la diversité et à la tolérance.

Pour cette édition, ce n’est pas moins de 909 affiches venues 41 pays que l’équipe du Manège de Mons a du trier, répertorier et classer. Les affiches sont alors sélectionnées et différents prix sont attribués par un jury international composé de graphistes professionnels, de journalistes, de membres du monde culturel et de l’éducation permanente. À l’origine, en 1978, seuls les artistes européens pouvaient participer à ce concours mêlant travail graphique et sensibilisation aux polémiques de notre société. Mais depuis 1998, la Triennale de l’affiche politique est ouverte au monde entier. Chaque créateur a le droit de présenter autant d’affiches qu’il le souhaite, du moment qu’elles aient pour thème les luttes sociales.

Marie Devroede (stg)

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