Une nouvelle saison pour comprendre l’art contemporain à l’Iselp

Le Vaisselier de Sofi van Saltbommel étonne par ses détails. © Sofi van Saltbommel
Stagiaire Le Vif

Mercredi 25 septembre, le vernissage du Vaisselier de Sofi van Saltbommel inaugurait la nouvelle saison du centre d’art contemporain situé boulevard de Waterloo. À cette occasion, Stephan Balleux présentait aussi le projet de sa future exposition.

Une année durant, Le Vaisselier de Sofi van Saltbommel s’intégrera dans le Café de l’Iselp. « Mon intervention fait corps avec le lieu. Je tiens vraiment compte de sa fonction, de sa structure, de son architecture« , souligne la plasticienne. Résultat: on peut passer devant les étagères de bois blanc qui soutiennent les pièces de céramiques sans même s’apercevoir que l’on est en face d’une oeuvre d’art. « Si c’est le cas, c’est une réussite« , se réjouit Sofi van Saltbommel.

L’artiste aux origines hollandaises a puisé dans les souvenirs de son enfance pour imaginer son Vaisselier. Il se compose naturellement d’assiettes blanches aux motifs bleus, chinées çà et là, mais aussi de plats et de cruches sculptées de ses mains. Elle entretient un rapport érotique à la matière. De plus près, le bec verseur d’une bouilloire évoque un phallus massif. « À force, on découvre différents aspects de chacune des pièces. Les céramiques anciennes rencontrent celles que j’ai créées, jusqu’à mettre en question l’oeuvre dans son ensemble. » Ainsi, Le Vaisselier de Sofi van Saltbommel nous amène à considérer le meuble traditionnel qui l’inspire avec un regard neuf.

Le 18 octobre, Stephan Balleux présentera, lui, une exposition dans la galerie qui prolonge le Café de l’Iselp. Son titre, Mème, réfère aux éléments culturels transmis entre les individus par l’imitation. Or l’artiste bruxellois peint lui-même des statues qui existent déjà. Mais le résultat est déformé au point qu’on ne peut pas saisir ce qu’il représente, à moins de se placer sur la passerelle qui surplombe la galerie, en hauteur. Alors, l’image se recompose à nos yeux. Il s’agit d’une anamorphose, en un mot. Ce procédé est utilisé par l’artiste pour interroger le processus de reproduction dans l’art. « À quel moment est-on face à quelque chose de premier?, demande Stephan Balleux. Quelque chose de premier existe-il encore?« 

Sofi van Saltbommel et Stephan Balleux ont en commun de susciter le questionnement. Ils participent ainsi de l’art contemporain. En effet, l’émotion ne subsiste plus tant dans la contemplation que dans la réflexion qui entoure l’oeuvre d’art.

  • Le Vaisselier de Sofi van Saltbommel dans le Café de l’Iselp, de septembre 2013 à juillet 2014
  • L’exposition Mème de Stepahn Balleux dans la Galerie, la Mezzanine et le Studio de l’Iselp, du 18 octobre au 14 décembre.
  • Le programme des expositions, des rencontres et des conférence du centre d’art contemporain sur www.iselp.be

Baptiste Erpicum

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