Critique | Musique

Laura Gibson – La Grande

FOLK | Encore injustement méconnue, Laura Gibson s’illustre avec un 3è album mystérieux, mélancolique et joliment poussiéreux.

LAURA GIBSON, LA GRANDE, DISTRIBUÉ PAR CITY SLANG/KONKURRENT. ***

Écouter l’album sur Spotify.

Il faut bien l’avouer: on en a un peu soupé ces derniers temps, depuis Coco et Rosie, des voix nasillardes de folkeuses. Bien mal vous prendrait pourtant de tomber sur le dos de la pauvre Laura Gibson. Parce que Laura, elle a un truc. Un truc pour plaire aux fans de Feist et Cat Power. Et puis, Laura n’est pas une jeune suiveuse. Elle a roulé sa bosse…

L’Américaine figurait déjà sur la compilation Even Cowgirls Get the Blues concoctée par le label Fargo il y a 5 ans. Quand une poignée de demoiselles s’amourachaient de Karen Dalton et Joni Mitchell et se remettaient à conjuguer la musique boisée au féminin.

Elle y côtoyait quelques-unes des petites fées du folk. Alela Diane et Emily Loizeau depuis lors couronnées. Ou encore la belle Mariee Sioux qui sortira bientôt un nouvel album, Gift for the End, sur Almost Musique…

Fille d’un garde forestier et d’une prof de maternelle, Laura Gibson est née et a grandi dans la petite ville côtière de Coquille, Oregon. Ses premiers concerts, elle les a donnés devant des classes de jeunes enfants et dans un hospice pour malades du sida où elle s’est produite chaque semaine pendant 2 ans.

Après un 1er album, If You Come to Greet Me (2006), enregistré avec Adam Selzer et Peter Broderick, puis un 2e, Beasts of Seasons (2009), divisé en chansons de communion et d’enterrement, et sur lequel on retrouve sa pote Laura Veirs, Laura Gibson (elle a aussi signé un disque plus expérimental avec Ethan Rose) chante, joue de la basse, de la guitare, du piano, du vibraphone, du synthé, du marimba, sur son 3e disque: La Grande.

Calexico, Decemberists…

La Grande doit son nom à un patelin de l’Oregon baptisé ainsi par un colon français en hommage à sa beauté naturelle. Gibson y a trouvé l’inspiration pour son nouvel album. Essentiellement folk, légèrement teinté de country, mais foncièrement américain, il s’éloigne des thèmes existentiels et familiaux de ses précédents disques et s’ouvre sur une musique de western qui sent le vent du Grand Canyon et le feu où l’on s’y réchauffe. Là où Lion/Lamb a un petit côté nordique à la Emiliana Torrini.

Pour mettre en boîte ce disque auquel elle a apporté les dernières touches fin 2011, tandis qu’elle finissait de transformer une vieille caravane en studio, Laura ne s’est pas entourée de n’importe qui. Elle a réquisitionné ni plus ni moins que Joey Burns de Calexico, Meric Long et Logan Kroeber des Dodos ou encore Nate Query et Jenny Conlee des Decemberists. Et elle ne s’y est évidemment pas trompée.

La singer songwriter était la semaine passée à La Rotonde du Bota en 1re partie de Dear Reader, mais nul doute qu’elle repassera par chez nous tôt ou tard cette année. Quitte à vivre dans le passé, autant le faire avec la naturelle Laura Gibson que l’artificielle Lana Del Rey…

Julien Broquet

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