David Seymour, un photographe humaniste

Le musée Juif de Belgique présente une exposition en hommage à David Seymour (Chim) l’un des fondateurs de l’agence photographique Magnum. Jusqu’au 27 mars, vous pourrez admirer des photos prises sur le vif et empreintes d’émotion. Flash sur un artiste humaniste.

David Seymour(Chim) retrospective
jusqu’au 27 mars 2011

Musée Juif de Belgiquerue des Minimes, 21
1000 Bruxelles

David Seymour (Chim) comme beaucoup de ses amis est devenu photographe un peu par hasard. Né à Varsovie, il grandit dans un milieu privilégié et accède facilement à la culture. Ses parents ne pouvant plus subvenir à ses besoins, il est contraint de trouver un emploi. Il accepte la proposition d’un ami de sa famille David Rappaport, qui possède l’agence Rap, et devient reporter. Il entre alors dans l’histoire du photojournalisme grâce à un regard différent, une maitrise technique et une rigueur scientifique qui le distinguent rapidement de ses collègues. Lors de son arrivée en France, il choisit un pseudonyme que les Français n’auront pas de difficultés à prononcer: Chim.

« Sans lui, Magnum n’aurait pas existé » Henry Cartier-Bresson

C’est dans un café de Montparnasse qu’il rencontre le jeune André Friedman, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, ainsi qu’Henry Cartier Bresson. Tous trois sont fort différents, mais complémentaires. Chim est courtois, timide et érudit, Capa est charmeur, exubérant et intelligent, quant à Cartier-Bresson, grand et élancé, il a connu la vie au milieu de l’élite parisienne.
Après avoir participé à de nombreux conflits en tant que Photojournaliste, entre autres à la guerre civile en Espagne de 1936 à 1939, David Seymour s’installe à New York et réalise le rêve de son ami Capa: ils créent l’agence photographique Magnum. L’agence naît en 1947, sous la forme d’une coopérative internationale gérée par les photographes qui en sont membres. Chim est responsable de l’Europe, Cartier-Bresson de l’Asie, George Rodger de l’Afrique et Robert Capa est disponible pour des photoreportages partout à travers le monde.

« C’est lui le vrai photographe » Robert Capa
Le parcours de Chim s’achève brutalement en Égypte, alors qu’il réalise un reportage sur l’affaire de Suez. Il tombe sous les balles d’un soldat le 10 novembre 1956 alors qu’il se préparait à photographier un échange de prisonniers après la signature de cessez-le-feu.
David Seymour était un photographe humaniste, passif et analyste. Contrairement à Capa, il ne s’intéressait pas au combat en première ligne. Il préférait se concentrer sur une étude en profondeur des combattants et des civils affectés par la guerre. Son travail reflète la compassion, la tolérance et l’humanisme. Il restitue ce qu’est la vie au côté de ses gens qui ont tout perdu, il raconte leur histoire.

Une expo poignante
Comptez 1h30 pour faire le tour de cette exposition, qui regroupe des oeuvres de toute la carrière de Chim. De ses photos de la guerre civile espagnole, à celles de l’Allemagne qui se reconstruit après la guerre, en passant par ses photos de célébrités telles qu’Audrey Hepburn, Picasso, Sophia Lauren ou encore Fred Astaire.
Il également produit un reportage pour l’Unicef, sur les conditions de vie des enfants dans l’Europe d’après guerre. Ce reportage avait pour but de mettre en valeur les actions de l’organisme qui apporte des produits de première nécessitée à près de 13 millions d’enfants. Il se rend alors dans les sanatoriums, les hôpitaux, les orphelinats, les écoles et les crèches afin de photographier cette génération victime d’après-guerre. Il saisit la détresse de Tereska qui a grandi dans un camp de concentration en Pologne. On peut voir sur son visage, et celui des autres enfants, la détresse d’une génération que la guerre n’a pas épargnée.

Marie Devroede (stg)

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