…et enfin, nos coups de coeur lectures de la rentrée

On termine notre petit tour de rentrée avec une sélection de livres et BD qui devraient prochainement combler vos moments perdus.

Livre: Suite(s) impériale(s), de Bret Easton Ellis, éditions Laffont, 232 pages.

Vingt-cinq ans après ses frasques californiennes dans Moins que zéro, Clay reprend du service dans un roman qui peut se lire sans ces références, mais pas sans choc. Dans une ambiance de brume épaisse et de paranoïa active qui laisse de temps à autres entrevoir les lettres blanches du mirage hollywoodien, Ellis nous rive, par un jeu de juxtapositions, à des paragraphes inlâchables dans lesquels se confondent brillamment les plans de l’image, du scénario et de la réalité. Noir de noir.

BD: Toxic, de Charles Burns, éditions Cornélius. Sortie le 21 octobre.

Muet depuis le vénéneux Black Hole (Delcourt, 2006), Charles Burns reviendra en octobre nous administrer un puissant psychotrope, Toxic. L’auteur, grand scarificateur de l’Amérique profonde, y évoque son adolescence dans les années 60. Pas sur le mode de la carte postale évidemment. Mais avec les accents psychédéliques d’un Burroughs, le récit se nourrissant des hallucinations, des rêves et du quotidien d’un homme, copie presque conforme de Tintin, cloué dans son lit. Visuellement vertigineux et psychiquement ébouriffant.

Livres: Débutants et Parlez-moi d’amour, de Raymond Carver, éditions de l’Olivier, 336 pages.

Avec ces deux volumes en sortie simultanée, l’Olivier entame la publication de l’intégrale du grand écrivain américain Raymond Carver, étalée sur huit tomes jusqu’en 2012. Après Sur la route de Kerouac en juin dernier, c’est au tour de Carver de passer en mode « uncut », ou inexpurgé. Dans Parlez-moi d’amour, on retrouve les nouvelles telles qu’on les a toujours lues; sous le titre Débutants, on les attaque enfin en toutes lignes, après travail de restauration. Entre les deux, on mesure l’étendue du travail de Gordon Lish, ami de longue date de Carver et éditeur à la coupe facile… Un monument.

BD: Arzak, de Moebius, coéditions Glénat et Moebius Productions. Sortie le 15 septembre.

Le monument Moebius fait figure de grand ancien dans cette sélection de rentrée. D’autant qu’il nous revient avec Arzak, héros d’une série au mitan des années 70, dans la mythique revue Métal Hurlant. Des récits oniriques, révolutionnaires dans leur éclatement… et totalement muets. Moebius reprend le personnage, lui offre enfin la parole et le lance dans de nouvelles aventures avec ce premier album d’une série qui en comptera trois. Où l’auteur empoigne la science-fiction comme un microscope pour étudier, au plus profond, les passions de l’âme humaine.

Livre: Nous étions des êtres vivants, de Nathalie Kuperman, éditions Gallimard, 208 pages.

Quand le groupe Mercandier entame sa restructuration et quelques lynchages collatéraux, ses employés se rétractent dans leurs petits souliers et leurs grandes névroses. La succession de monologues qui en découle laisse libre cours à leurs pensées pas nettes, mépris et manipulations courantes. L’absurdité des règles du nouveau management est l’occasion de surligner la vitalité du style gonflé et cynique de Kuperman, qui mène à bien, quoique sans véritable envol, cette chronique d’une entreprise qui connaît bien la crise.

Focus.be

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