Le réalisateur espagnol Bigas Luna s’en est allé

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FocusVif.be Rédaction en ligne

Le réalisateur espagnol Bigas Luna, qui a révélé des acteurs tels Javier Bardem et Penelope Cruz, est décédé dans la nuit de vendredi à samedi des suites d’un cancer à l’âge de 67 ans.

Le réalisateur catalan, connu pour des films comme « Jamon Jamon » (Jambon, Jambon), « Lola » ou « Huevos de Oro » (Macho) ou « La tete y la luna » (Le téton et la lune), est décédé dans la localité catalane de La Riera de Gaïa et sera inhumé samedi dans la plus stricte intimité. « Il est mort cette nuit. Il avait une leucémie et ne voulait pas que cela soit su, sauf de sa famille la plus proche. Il a demandé expressément qu’aucun type d’hommage ne soit organisé », a précisé sa chargée de presse Pilar Morillo.

En dépit de sa maladie, Bigas Luna n’avait pas cessé de travailler et s’apprêtait à tourner un nouveau film, « El Mecanuscrit del Segon origen » tiré du livre « Seconda origine » du Catalan Manuel de Pedrolo.

Volontairement provocateur dans ses films, érotomane assumé, Bigas Luna s’était fait remarquer en 1979 par ses films « Tatouages » et « Bilbao » (sélectionné au Festival de Cannes), mais c’est en 1992 qu’il obtiendra la reconnaissance de la profession et du grand public avec « Jamon Jamon » (Jambon Jambon) qui lui vaudra un Lion d’argent au Festival de Venise.

Le film révèle par la même occasion les acteurs Penelope Cruz et Javier Bardem, qui feront ensuite des carrières séparées avant de se retrouver en 2008 dans le film de Woody Allen « Vicky Cristina Barcelona », et de convoler en justes noces en 2011. « Je dois toute ma carrière à Bigas Luna, c’est le premier à m’avoir fait lire un scénario », avait confié Javier Bardem à la presse espagnole en 2001. Ils ont également travaillé ensemble sur « Les vies de Loulou » (1990), et le bien nommé « Macho » (1993) dans lequel Javier Bardem campe l’archétype du macho espagnol.

Penelope Cruz avait elle joué à nouveau pour lui en 1999 dans « Volaverunt », un film volontairement érotique relatant des intrigues amoureuses en plein XVIIIe siècle qui mettaient en scène Goya, la duchesse d’Albe, le roi Charles IV et son épouse.

Auparavant, il s’était déjà illustré dans « Bambola » (1996) mettant en scène ses fantasmes érotico-gastronomiques, et « la femme de chambre du Titanic » (1997).

Photographe professionnel, il était passé par le monde de la publicité avant d’entrer dans celui du cinéma. « C’était un réalisateur intrépide, transgressif et insolite depuis ses premières oeuvres, depuis « Histoires impudiques » et « Bilbao », jusqu’à sa dernière « Di di Hollywood » en 2010, a estimé le ministre espagnol de la Culture, José Ignacio Wert.

Né le 10 mars 1946 à Barcelone, il vivait dans la province catalane de Taragone, où il avait créé avec sa femme une entreprise de produits biologiques. « Il avait deux facettes, a souligné Pilar Morillo. « Transgressif dans son cinéma », il était dans sa vie privée, très amoureux de sa femme et très attaché à ses filles ».

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