Adieu Breaking Bad: les ingrédients du succès

Breaking Bad - Jesse Pinkman (Aaron Paul) et Walter White (Bryan Cranston) © Frank Ockenfels/AMC
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Emmy Award de la meilleure série dramatique, Breaking Bad tire le rideau après six saisons. Retour sur un succès public et critique.

Walter White a parachevé sa trajectoire hallucinée d’ancien prof de chimie reconverti en baron de la drogue. Ce 29 septembre, AMC diffusait en effet le dernier épisode de Breaking Bad, probablement l’une des séries les plus importantes de la décennie. Récompensée pour la première fois par un Emmy Award de la meilleure série dramatique (pour la première partie de la cinquième saison), le petit bijou signé Vince Gilligan met tout le monde d’accord depuis quelques temps. Grâce au cocktail gagnant qu’il a su concocter. En voici quelques ingrédients.

1. Une transformation pas banale

Ça se passe pendant le pilote de la série. Walter White le timide, l’effacé, découvre qu’il a un cancer très avancé. Pour subvenir aux besoins futurs de sa famille, il décide de fabriquer de la drogue avec l’un de ses anciens élèves. Le succès est là. Et Walter White va se prendre au jeu. Au point de se muer, saison après saison, en impitoyable caïd de la drogue, capable de tuer de sang-froid. Le tour de force de Breaking Bad, c’est d’oser bousculer le téléspectateur: au fil de sa transformation en Heisenberg, Walter White devient tellement indéfendable que le fan doit se positionner, et transformer empathie et identification en quelque chose d’autre. En l’occurrence une fascination addictive aux relents un peu morbides.

2. Des personnages secondaires irrésistibles

Du perturbé Jesse Pinkman à l’inénarrable avocat Saul Goodman, du beau-frère Hank au placide Mike Ehrmantraut (Jonathan Banks, qui aurait mérité un Emmy), en passant évidemment par la femme de Walter, Skyler (la décriée Anna Gunn, qui l’a eu, son Emmy!), le casting secondaire de Breaking Bad fonctionne d’autant plus que chacun de ses personnages est doté d’une personnalité fouillée et complexe. Ce qui rend la transformation de Walter White particulièrement organique.

3. L’humour noir, omniprésent

L’une des forces majeures de la série. Décrivant suspense, drame familiale et véritables scènes d’horreur avec la subtile pointe de recul nécessaire, Gilligan et son équipe de scénaristes ont réussi à allier drame et comédie sans tomber dans le travers de certaines séries contemporaines auxquelles on ne croit pas, parce qu’elles peinent à choisir leur camp.

4. Une mise en scène soignée

Chacun des épisodes de Breaking Bad dispose d’un plan étonnant, filmé depuis un angle de vue improbable -dans une machine à laver, sur un robot au sol, etc. Au-delà de ce gimmick, la série bénéficie d’une photo reconnaissable entre toutes, baignée par le soleil et la poussière du désert, et d’une mise en scène aussi audacieuse qu’inspirée.

Ça nous manquera, cette histoire.

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