Bilbo le Hobbit: un voyage inattendu, la bande annonce décryptée

Replonger dans l’univers d’une trilogie qui a marqué toute une génération de spectateurs est toujours un événement. Que nous réservent les premières images de cette nouvelle saga?

Une bande-annonce apparaissant presque un an avant la sortie du film dont elle fait la promo tient une place un peu particulière dans le jeu marketing. Elle doit recoller les wagons avec les films préexistants (en l’occurrence la vaste saga du Seigneur des Anneaux), suffisamment titiller le spectateur impatient, sans toutefois abattre toutes ses cartes. Autre gageure: à ce stade du tournage, peu de scènes et d’effets spéciaux sont encore finalisés. Ces contraintes dessinent un objet un peu hybride, entre la bande annonce classique et le teaser.

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Les trente premières secondes sont consacrées à rappeler au spectateur les bases esthétiques et dramatiques du récit de Tolkien. Bilbo -héros de ce nouveau film- écrit une lettre à son neveu Frodon -héros de la première trilogie-, en lui rappelant avec une ironie toute anglo-saxonne: « Tu m’as demandé un jour si je t’avais tout dit de mes aventures. » Cette voix se substitue aux traditionnelles voix-off dont sont parfois dotées les bandes annonces tout en remplissant le même rôle. Ces trente secondes permettent de verrouiller littéralement l’attention du spectateur, avec le retour rapide de personnages essentiels de la première trilogie sur de riantes vues de la Contée. Ainsi Gandalf occupe tout l’écran à la suite de Bilbo et atteste, au passage, de son rôle charnière.

En raison de la notoriété indiscutable du Seigneur des Anneaux, cette première étape est assez courte. La bande annonce enchaîne alors sur ce qui pourrait apparaître comme une autre difficulté: la présentation simultanée d’une douzaine de nouveaux venus, les nains accompagnant Bilbo. Fortement grimés, bardés d’armures, de coiffures insensées, à faire pâlir George Lucas, et d’ustensiles en tout genre, ces personnages portent une lourde responsabilité dans le film de Peter Jackson: même s’il y a de la drôlerie dans leur personnalité, ils doivent demeurer des compagnons de route solides pour ceux qui voudraient plonger dans l’aventure de ces deux films à venir. Résultat: quinze petites secondes sont ici consacrées à les présenter avec malice, avant que ne retentisse un choeur constitué de leurs voix graves et émouvantes, les inscrivant aussitôt dans une mythologie sérieuse qui avait été l’une des clés de la réussite de l’adaptation de Tolkien par Jackson.

Passée cette première minute, la bande annonce prend une autre direction assez marquée: elle privilégie la description d’atmosphères plutôt que l’action. Des créatures monstrueuses ne sont suggérées qu’une demi-seconde, laissant aussitôt la place à quelques décors et aux paysages époustouflants de la Nouvelle-Zélande. La nostalgie des grandes scènes de la première saga fonctionne à plein. On y remarque aussi le retour d’autres personnages déjà connus, dont Galadriel dans un face-à-face intense avec Gandalf. Ces ingrédients laissent supposer que d’autres bandes annonces sortiront d’ici décembre, peut-être plus descriptives, et avec la mission d’insister sur des aspects plus spectaculaires du film à venir.

Mais ces retrouvailles avec cet univers ne seraient pas complètes sans l’évocation de deux de ses symboles les plus marquants: l’anneau et la créature Gollum. Si le premier apparaît juste avant le titre, le second fait entendre sa voix de grenouille à la toute fin, alors que retentissent quelques notes de la musique qu’Howard Shore avait composée pour la première trilogie. La boucle est bouclée, réunies symboliquement, les sagas du Seigneur des Anneaux et de Bilbo le Hobbit: un voyage inattendu ne font plus qu’une. Il ne nous reste plus à patienter jusqu’à décembre.

Emmanuel Cirodde (LExpress.fr)

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