Rock Werchter J2 Charles Bradley: sex machine

Charles Bradley © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Chansons squette braguette, danses suggestives et voix de lover… Le soulman Charles Bradley, beautiful loser en route pour la victoire, se met Werchter en poche. Attention aux coups de chaleur!

« This world is going up in flames. And nobody wanna take the blame. Don’t tell me how to live my life when you never felt the pain ». Certaines paroles se passent de traduction. Toute la douleur du monde et d’une vie marquée par les coups du sort (de l’enfance miséreuse au meurtre de son frère) se reflète de toute façon sur le visage et dans les chansons de Charles Bradley.

Alors que Sharon Jones, son âme soeur, sa soul sister du label Daptone, a dû annuler sa tournée et reporter la sortie de son nouveau disque après s’être fait diagnostiquer un cancer des voix biliaires, sir Charles (65 ans cette année) est en train d’enfin vivre la consécration. Un splendide deuxième album fait pour emballer (Victim of love), un film documentaire (Soul of America) diffusé ce mois-ci au cinéma Aventures qui retrace les « mois menant à son succès tardif et fulgurant » (c’est à la mode avec le Searching for Sugarman qui raconte Sixto Rodriguez, autre perdant magnifique) et une reconnaissance publique de plus en plus affirmée. Le natif de Gainesville en Floride est sorti du tunnel.

Fringué comme un prince, même qu’il a ses initiales tatouées en paillettes sur son veston, et flanqué du Menahan Street Band, Charles, c’est la grande classe soul. Trompette, saxophone, clavier, batterie, basse, deux guitares… Ils sont sept sur scène pour épauler le vieux lover. Servir d’écrin à cette voix à tomber. Viscérale, sensuelle… Sexuelle aussi. Comme sa gestuelle explicite. Parce qu’à l’âge d’être votre père, voire votre grand-père, ce bonhomme qui a passé 30 ans de sa vie à chanter James Brown dans des clubs plus ou moins minables, mais qu’on imagine toujours moites, vous apprend la danse de l’amour entre un grand écart et un I Love You.

Le micro est comme un prolongement phallique pour sa majesté Bradley, qui n’hésite pas à se le coller entre les jambes. You Put The Flame on it, Confusion et son côté franchement Curtis Mayfield… Le Screaming Eagle of soul (son surnom) ne s’enfuit pas sans un bain de foule et des accolades fraternelles. Charles Bradley loves you…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content