Critique | Musique

Anthony Braxton – Trio & Quintet 1972

Anthony Braxton, Trio & Quintet (Town Hall) 1972 , Hatology 685 (Harmonia Mundi)

JAZZ | En 1972, Anthony Braxton n’était encore qu’un de ces jeunes musiciens américains de la petite bande (Art Ensemble of Chicago, Leo Smith, Leroy Jenkins, Steve McCall, Alan Silva entre autres) qui séjourna et enregistra en France entre 1969 et 1971. Certes, son fameux For Alto, premier disque de saxophone en solo intégral paru en 1968, avait frappé les imaginations, mais personne n’aurait pu prédire alors la formidable trajectoire qui allait être la sienne.

Lorsque Trio & Quintet fut enregistré, Braxton venait de quitter Circle, un quartet formé autour de Chick Corea. Les plages en trio, outre le regretté batteur Philip Wilson, comprennent d’ailleurs l’ancien bassiste de Circle, l’époustouflant Dave Holland. Les trois complices interprètent deux variations de la Composition n°6 (6N et 6(O)) et le standard All The Things You Are.

Ce disque, à l’exception du précité, se révèle entièrement consacré à cette composition (figurant déjà sur son premier album, Three Compositions Of New Jazz, et constituant la quasi totalité du matériel interprété sur The Complete Braxton 1971), puisque les plages en quintet (avec la chanteuse Jeanne Lee, le saxophoniste John Stubblefield et la rythmique de Circle, où le percussionniste Barry Altschul a rejoint Holland), enregistrées lors du même concert, en délivrent à leur tour deux autres versions, les variations 6 PI et 6 PII.

Cet album, dont les plages en trio (jouées entièrement à l’alto) sont absolument formidables et totalement accessibles, constitue sans doute, à ce stade de sa carrière, celui qui éclaire le mieux les mystères du Braxton compositeur, adossant écriture (graphique) et improvisation libre. Incontournable, bien sûr.

PH.E.

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