Cactus Festival: Terakaft, les autres bluesmen du désert

Terakaft © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Comme Tinariwen, leurs frères de sang, de coeurs et d’âmes, les Maliens de Terakaft jouent le blues du désert et défendent, guitares en bandoulière, la cause touareg. Le Cactus est sous le charme.

C’est l’un des festivals les plus agréables de l’été. L’histoire, disons plutôt la légende, qui entoure son cadre, le Minnewaterpark, à Bruges, vaut à elle seule le détour. C’est celle de Minna, une jeune fille amoureuse qui décide de s’enfuir dans les forêts plutôt que d’accepter un mariage forcé. Lorsque son amant, revenu des combats contre les Romains, la retrouve, elle agonise et meurt dans ses bras. Il décide alors d’endiguer le lac, d’y enterrer la défunte et de rompre la digue. N’est-ce pas romantique?

Créé en 1982, 31 ans déjà, le Cactus a en trois jours attiré 22.000 personnes ce week-end dans la Venise du nord. Confirmant sa réputation de festival sympathique et familial tout en proposant une affiche aussi variée qu’exigeante. En ce dimanche ensoleillé, la journée s’ouvre avec Terakaft. Terakaft, c’est le blues du désert. La famille Tinariwen. Deux groupes selon eux indissociables. Des membres en commun, des liens de sang, des problèmes de papiers, des histoires d’avions ratés et de choix de carrière (« l’un d’entre nous ne veut pas donner de concerts payants, il considère que la musique vient du coeur et qu’un coeur ne se vend pas; il n’est prêt à jouer en Europe que pour des gratuits ») rythment leurs parcours croisés … Terakaft qui a sorti son quatrième album l’an dernier partage la même obsession que ses frères. Faire connaître la culture touareg. Et leur rock des sables a le don des mettre des fourmis dans les jambes et des sourires sur les visages. C’est pas tous les jours qu’un groupe a le droit à un rappel à 2 heures de l’aprem en festival. Terakaft, qui signifie la caravane en tamasheq, sera au Sfinks, à Boechout, le 27 juillet et reviendra en Belgique le 30 novembre au Beursschouwburg dans le cadre d’Autumn Falls. Garanti Focus.

Si le Cactus, verdoyant, ombragé et familial, propose, avec son budget qui oscille entre 1 million et 1.300.000 euros, des têtes d’affiche comme Hooverphonic, Calexico, Beach House et dEUS, il présente aussi des projets plus obscurs. Comme Terakaft donc ou encore le Portico Quartet et son jazz électronique à un auditoire attentif. C’est pour ça qu’on l’aime.

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