Critique

Vous reprendrez bien du clone?

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Ce documentaire plutôt inquiétant nous entraîne dans le sillage de pragiques plus courantes, malheureusement, qu’on ne le pense. Interpellant.

DOCUMENTAIRE DE KAREEN PERRIN DEBOCK. ****

Ce mercredi 17 avril à 22h00 sur La Une.

Un ranch au Texas. Six vaches charolaises identiques ruminent. Elles ont été créées en laboratoire à partir du patrimoine génétique d’une seule bête morte il y a quatre ans. Le propriétaire de l’exploitation peut désormais vendre six veaux d’exception chaque année au lieu d’un seul auparavant. Le clonage a bouleversé l’agriculture moderne. Aux Etats-Unis, où on peut manger du clone depuis le 1er janvier 2008, il s’est même banalisé. L’implantation d’un seul ADN dans un ovule vide réintroduit chez une mère porteuse permet de dupliquer à l’infini les meilleures bêtes d’un troupeau. L’occasion de nourrir la planète à moindre coût? On n’en est pas encore là. Le clonage pouvant rapporter des millions de dollars aux entreprises américaines, ces boîtes qui ont investi des sommes colossales en recherche exercent des pressions énormes pour généraliser leurs pratiques alors que le premier mammifère cloné, une brebis, est mort à six ans avec les symptômes d’une vieillesse prématurée. Autorisé en Chine, au Japon, en Amérique du sud, en Australie, le clonage suscite davantage de questions en Europe, mais il flotte dans un no man’s land juridique. Vous avez donc sans le savoir sans doute déjà mangé du « dupliqué ». Kareen Perrin Debock signe un documentaire interpelant et inquiétant sur des pratiques plus généralisées qu’on l’imagine. Elle s’intéresse aussi aux animaux génétiquement modifiés. A l’implantation de l’ADN de souris, d’hommes et de méduses à des cochons… Bon appétit.

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