Mauvais esprit, esprit d’équipe

© Mauvais esprit
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

La revue Mauvais esprit, uniquement disponible sur le Web, propose chaque semaine sa dose de cartoons, strips et formats courts, mais surtout corrosifs.

Mauvais esprit, revue ****

WWW.MAUVAISESPRIT.COM

Onze numéros que ça dure, et on ne s’en lasse pas. Depuis fin octobre, une fine équipe de boute-en-train français et qui surtout, chouette, ne respectent rien, réinvente le principe du magazine tout en dessins, bêtes et méchants, et qui a pour principale ambition de faire rire aux dépens d’un peu tout le monde: les puissants, les handicapés, les têtes de cul et même les cons de droite, parfois de gauche. Le tout dans des formats volontairement courts, cartoons et strips, et disponibles chaque mardi par paquet de quinze. On en oublierait presque, tellement le principe est simple et vieux comme la presse, qu’il n’existe pas sur papier, mais sur la Toile: un site Web dont le contenu est disponible via un abonnement ou l’achat au numéro, lisible sur tout support mais sans aménagement particulier, type App Store. De l’artisanat version 2.0, qui se concentre donc sur le contenu. Et il est décapant.

L’aventure a démarré autour de James, auteur déjà bien installé entre autres chez Fluide Glacial. Via son blog Ottoprod, il a regroupé trois ans durant une belle bande de comiques, actifs comme lui, et empreints comme lui de mauvais esprit, d’envie d’indépendance et de fins de mois difficiles: Boris Mirroir, Fabrice Erre, Terreur Graphique, Nicolas Poupon, Soulcié, Fab Caro, B-Gnet, ou des camarades comme Nicolas Pinet ou Thomas Mathieu. Chacun amène au puits ses cartoons, ses strips et ses mini-séries, garde ses éventuels droits papier, et est rétribué 50/50 dès le premier abonnement. Simple, hebdomadairement drôle, entièrement fait à la main et, qui sait, peut-être même rentable si les abonnés suivent le mouvement. Les prix varient autour de 1 euro le magazine en fonction de la taille de l’achat. Pas cher pour se délecter chaque mardi des aventures de Monsieur Luc, alias tête-de-cul, des discours du Guide Sublime, d’un western beau mais absurde ou d’un récit à suivre mais tout en onomatopées. Comme dans toute revue du genre, il n’y a pas que du bon, et pas que du bon goût non plus, mais il y a de l’esprit, du trait et du récurrent. Pile-poil comme les bonnes revues d’avant. Seul le support a changé.

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