Samy Naceri entre deux vies, de « Raï » à la taule

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L’homme qui découvrit la célébrité avec la série des Taxis avait crevé le petit écran aux côtés de Tabatha Cash (qui ne le crevait pas, elle), dans Raï. Mais aujourd’hui, Samy Naceri est plus connu pour ses frasques judiciaires que pour ses incursions à l’écran.

Ca devait être en 1998, par là. A l’époque, les films mettaient trois ans à filer des salles obscures vers les salons et la télé diffusait Raï, du gentillet Thomas Gilou. Un film de banlieue, sorti juste après la grosse claque dans la gueule signée Kassovitz, La Haine. Gros buzz à l’époque, ce Raï, moins pour ses qualités intrinsèques que pour les alléchantes formes de son interprète féminine principale. Absolument nécessaire à l’époque, pour notre âme adolescente, de voir ce qu’elle avait dans le ventre, car on savait fort bien ce qu’elle avait sous le bustier, cette chère Tabatha Cash, l’une des toutes grandes stars du porno français reconvertie dans le straight ciné. Pas grand-chose, après vision.

Par contre, dans Raï, un petit mec crevait l’écran dans le rôle d’un voyou banlieusard. Un petit mec qui ne l’était plus tant que ça d’ailleurs, puisque Samy Naceri avait déjà une bonne trentaine d’années quand Gilou lui confia le rôle de Nordine. Une prestation qui, (forcément) bien plus que son apparition cagoulée de flic dans l’épatant Léon de Luc Besson (Besson a eu du talent), lança sa carrière. Encore que…

Fat Luc finit par parier sur Naceri quelques années plus tard, au moment de choisir qui conduirait le plus célèbre taxi de la Cannebière. Gueule un peu cassée mais beau gosse, oeil malicieux, l’acteur d’origine normando-algérienne se fondra parfaitement dans le rôle de Daniel Morales, taximan féru de vitesse en mèche, malgré lui, avec la police locale.

Case prison

La série des Taxi, idéale pour laisser son cerveau dans un étui (loin de la télé), marquera le début d’une véritable notoriété pour Samy Naceri. Notoriété qui offrit une énorme caisse de résonance aux frasques de l’ami, ex-délinquant fasciné par le gangstérisme, en proie à de gros troubles de personnalité. Alcool, drogue, (vraie) violence (avec des couteaux et tout), prison: la suite de sa carrière (si l’on excepte Indigènes, pour lequel il reçut un prix d’interprétation collectif à Cannes) fut davantage marquée par ses incursions dans les chroniques judiciaires que par les critiques dithyrambiques sur son travail. On se souvient d’ailleurs de son apparition dans un Sept à huit aussi bouleversant que pathétique, tant Samy Naceri semblait au bout de son rouleau.

Ce mercredi, France 3 diffuse un documentaire de Fred Jouret, tourné il y a deux ans, entre deux passages par la case carcérale. Pas facile à regarder, une descente aux Enfers…

Entre deux vies, 22.50 sur France 3.

Documentaire de Fred Journet.

Guy Verstraeten

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