Critique

Tracks

Tracks, l’émission qui « fait le tour des sons et des cultures qui dépassent les bornes » est à la fois très bien et très mal programmée. Très bien, parce qu’à cette heure-là, le téléspectateur a théoriquement déjà mangé et digéré depuis longtemps, et qu’il ne doit plus se soucier d’avoir l’appétit ouvert. Très mal, parce qu’à l’approche du coucher, ce qu’elle donne à voir risque bien de générer quelques insomnies.

Tracks, émission ce samedi 26 mai à 23h30 sur Arte.

Thème de la soirée: les super-héros. En particulier les bien crados. C’est Rick Genest qui assure le fil rouge du magazine. Ce Canadien, surnommé Zombie boy, s’est fait tatouer pour la première fois à 16 ans. Aujourd’hui, 90 % de la surface de son corps est enluminée, avec un seul but: ressembler à un cadavre en putréfaction. Etrangement, le jeune homme de 27 ans est parvenu à rester (ou à devenir?) très beau, et il défile désormais pour les plus grands, apparaît dans des clips de popstars (c’est de lui dont accouche Lady Gaga dans Born this way), crée ses propre fringues… Il a également créé un freakshow dont il est, sur un mode fakir, le « clou » du spectacle. Tracks rappelle que les freaks exhibés au début du siècle dernier dans des foires étaient appelés « marvels », et profite pour embrayer sur l’écurie de super-héros de Marvel Comics. Parmi les autres zakouskis corsés proposés à la dégusation, ce soir, il y a encore ces hommes-bagels japonais, adeptes de la modification corporelle qui s’injectent de la solution saline dans le front, histoire d’y traîner, le temps d’une soirée, une sorte de gros beignet de peau. Scarifications, suspensions et sculptures de langues achèvent de retourner l’estomac. Tandis qu’un héros, un vrai, Ron Kovic, revenu de la guerre du Vietnam les jambes en bouillie et militant anti-guerre, apporte un éclairage différent à la thématique abordée. Hors normes, hors bornes, donc.

Myriam Leroy

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