Moi, moche et méchant 2: La méchante bagarre entre les studios d’animation

FocusVif.be Rédaction en ligne

Gru, le vilain le plus attachant du cinéma, fait son retour dans Moi, moche et méchant 2. Mais la partie est serrée, tant les productions luttent pour se faire une place au soleil.

La nouvelle fait trembler le monde du cinéma d’animation. Gru, le plus grand criminel du genre, passe du côté lumineux de la force. Dans Moi, moche et méchant 2, il devient gentil. Toujours accompagné de sa bande de Minions, personnages en forme de suppositoire jaune, et de ses trois filles adoptives, il doit déjouer les plans de Floyd, l’incarnation du mal. Mais chassez le naturel, il revient au galop: entre un coup de rouge à lèvres Taser et quelques démêlés avec une poule enragée, Gru va tenter de réitérer son hold-up au box-office mondial de 2010. Ce qui ne va pas être facile, vu l’embouteillage qui règne sur le marché de l’animation.

Il y a trois ans, Illumination Entertainment, filiale d’Universal Pictures, se lançait dans le grand bain animé avec, à sa tête, Chris Meledandri, une star du secteur. A l’origine, chez Fox, de la célèbre série L’Age de glace, l’homme s’attelle à son nouveau projet avec une idée bien précise: « Je voulais que le méchant soit le personnage central de l’histoire, car il était très important de se différencier de tout ce qui existait », explique-t-il aujourd’hui lors de son passage promo parisien.

« Seulement » 80 millions de dollars de budget

Avec plus d’un demi-milliard de dollars de recettes, Moi, moche et méchant fait sauter la banque. Mais pour ce deuxième épisode, il va falloir jouer serré tant les sorties dans les salles se succèdent à un rythme effréné. Après Les Croods et Epic arrivent déjà le prochain Pixar, Monstres Academy (10 juillet), Les Schtroumpfs 2 (31 juillet), Drôles d’oiseaux (14 août), sans compter les français Aya de Yopougon (17 juillet) et Oggy et les cafards (7 août). Tous cherchent à prendre une part d’un gâteau qui ne cesse de croître. « Il y a trop de productions, note Chris Meledandri. Les studios ont tort de penser qu’un film très bien réalisé suffit à garantir un succès. C’était vrai il y a dix ans, ça ne l’est plus aujourd’hui. »

D’ailleurs, plusieurs d’entre eux ont bu la tasse. Avec des coûts respectifs de 100 et 145 millions de dollars, Epic, produit par Fox, ou Les Cinq Légendes, par DreamWorks Animation, se sont cassé le nez. Le couperet est tombé aussitôt: le studio de Jeffrey Katzenberg vient de licencier près d’un quart de ses effectifs et a repoussé la sortie de l’une de ses créations. Pas question pour Chris Meledandri de suivre la même voie. « Nous faisons très attention aux budgets. Car plus ils sont importants, plus ils peuvent nuire au processus de création, en augmentant la pression sur nos équipes », estime le producteur.

Moi, moche et méchant 2 a coûté « seulement » 80 millions de dollars, mais la recette fonctionne aussi bien, grâce, notamment, aux bêtises des Minions, en grande forme. Toujours prompts à pousser la chansonnette dans un langage fleuri où l’on décèle quelques noms de plats exotiques, le tikka masala notamment, ce sont eux les véritables stars du film. D’ailleurs, ils auront droit à leur propre histoire dès l’année prochaine, sous la direction du Français Pierre Coffin, coréalisateur de ce second volet. Ce spin-off retracera l’ori-gine de ces affreux personnages depuis la préhistoire jusqu’aux années 1960. Avec un seul credo: encore et toujours servir le mal. Nous voilà rassurés.

Par Emmanuel Paquette

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