Critique

Hitman: Absolution, discrétion assurée

© Square Enix
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

INFILTRATION | Hitman: Absolution renaît prudemment de ses cendres. La saga en costume-cravate préfère, de fait, la discrétion aux grands coups d’éclat tapageurs.

ÉDITÉ PAR SQUARE ENIX ET DÉVELOPPÉ PAR IO INTERACTIVE, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 (VERSION TESTÉE), XBOX 360. ***

Roi de la furtivité, l’Agent 47 de Hitman squattait le haut de l’affiche, au fil de quatre épisodes entre 2000 et 2006. Cette armoire à glace loin d’être passée inaperçue chez les gamers avait toutefois été mise au frigo, depuis lors. Le temps qu’IO Interactive plonge ses mains dans la crasse de Kane & Lynch, sans grand panache malheureusement. Originaire de Copenhague, le studio tente aujourd’hui de surfer sur le retour des jeux d’infiltration avec un Hitman: Absolution hyper cinématographique et gorgé d’humour noir.

Dès les premières minutes, tension dramatique et sourires coupables s’entremêlent ainsi avec doigté. En route pour aller assassiner Diana Burnwood, une des rares (presque) amies de l’agent chauve, le joueur planqué sur la corniche d’une villa vertigineuse entend un garde crier victoire derrière une vitre. Ce dernier apprend par téléphone qu’il échappe au cancer de la prostate. Manque de chance, deux secondes plus tard, le tueur glacé empoigne son col à travers la fenêtre pour une chute à pic vers des falaises. Et un bonjour aux crabes.

Le leitmotiv de Hitman ne change guère sur Absolution. Au fil d’une vingtaine de missions spectaculaires, le tueur aux (gros) sourcils froncés perce une succession de cercles protégeant une cible à atteindre. Match de catch clandestin, hôtel remake du Léon de Besson, Chinatown animée… L’emploi d’armes à feu est envisageable. Mais IO Interactive récompense surtout les joueurs qui évitent les fusillades générales, en planquant discrètement des corps dans des malles ou en se déguisant aux couleurs locales.

Robots in Disguise

Mercenaire texan au stetson vissé sur la tête ou coiffeur avec peigne et ciseau en poche: les déguisements restent la marque de fabrique de Hitman. On assomme (ou tue) un travailleur ou un garde local pour lui voler sa tenue et passer inaperçu. Ou presque. Car les faux « collègues » ont le doute facile. Au joueur alors d’utiliser une barre d’Instinct pour cacher (de la main) son visage et dissiper les soupçons. Ce grand moment WTF n’est toutefois pas isolé. Au rayon des très bonnes idées mal concrétisées, on notera ainsi la possibilité de feindre de se rendre pour asséner un coup mortel au fil de QTE soporifiques.

Autre tour de passe-passe amené par l’Instinct: la vision des ennemis à travers les murs et la suspension provisoire du temps pour aligner plusieurs cibles en un seul tir. Ces mécaniques glissent comme une corde de piano autour d’un coup. Mais ne renouvellent pas à proprement parler le genre. D’autant qu’en matière d’infiltration, Dishonored et Far Cry 3 sont passés par là récemment. Même s’il ne s’agissait pas de jeu de tir vu à la troisième personne, leurs idées brillaient plus. Reste à Absolution une réalisation graphique épatante dans sa gestion de la foule notamment. Mais aussi une approche cinématographique emballante à défaut d’être originale. Un retour sans grand risque, donc.

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