Missing in Action

© Federica Agamennoni

Vendredi, avec Air et M.I.A., Lokeren se la jouait french touch et hip hop tamoul… Match nul.

 » C’était M.I.A. ? « . En arrivant, vendredi soir, sur le coup de 21 heures 15, aux Lokerse Feesten, certains festivaliers s’inquiètent. Faut dire que Rye Rye fait furieusement penser à sa tutrice. Rye Rye, c’est la première signature de N.E.E.T. (Not in Education, Employment or Training). Le label créé en 2008 par l’anglo sri-lankaise M.I.A. avec Interscope. C’est aussi la voix de Hip Hop Changed sur le premier album des Crookers. Ou encore une apparition sur la B.O. de Fast and furious 4. Vous parlez d’un CV…


Flanquée d’un DJ et de deux danseurs (pas des danseuses) qui portent son nom sur leur t-shirt, Ryeisha Berrein, 19 ans seulement, chauffe le public à blanc. Ca ne vaut pas la Danoise Lucy Love mais on devrait reparler de la gamine. Avec Air dans la foulée, avant MIA et Martin Solveig, l’affiche du soir semble à nouveau avoir été concoctée par DJ Nunchaku. Car faut pas trop compter sur Dunckel, Godin et leur batteur pour mettre le souk et transformer une plaine en dancefloor. La french touch ouatée des Versaillais invite plutôt aux draps de satin et on n’est pas étonné de voir un des barmen déguisé en capitaine Stubbing. Love Boat is in the Air…


Sans jus, Kelly Watch The Stars mérite le titre de tube le plus plan plan du jour… Tandis que les petites flûtes de Tropical Disease fleurent bon (enfin, façon de parler) le Machu Picchu et les couloirs du métro bruxellois. Atmosphère. Atmosphère… Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?


Entre un clip (réalisé par Romain Gavras, le fils de Costa) où on extermine les roux et un conflit avec le New York Times qui l’a tout de même vue twitter les coordonnées d’une journaliste peu avenante, Maya Arulpragasam a beaucoup fait parler d’elle ces derniers temps. En attendant, on n’a pas trop envie d’épiloguer sur son concert. Cracra. Mal sonorisé. Anecdotique.


On a toujours aimé M.I.A. sur disque. Et ce depuis la sortie en 2005 d’Arular. Album de hip hop alambiqué, déstructuré, politisé et exotique. Mais en live, ça a jamais été bien jojo. Galang et Boyz ont beau déclencher les hostilités… Le concert ne ressemble pas à grand-chose. La voix de la belle est presque inaudible… Alors, d’accord, elle mouille le maillot. Fait du crowdsurfing dans son petit short moulant. Et partage sa scène avec le public. Mais parfois la bonne volonté et l’enthousiasme ne suffisent pas. Ils dédouanent tout au plus. Même Paper Planes, le tube ultime rythmé par les coups de fusils et les bruits de tiroir caisse, pour beaucoup découvert dans Slumdog Millionaire, laisse un goût de trop peu. Notre petit doigt nous dit que la provocatrice ambassadrice du world hip hop n’a pas fini d’agacer. Certains la comparent déjà à Liam Gallagher, Lily Allen et Raymond Domenech…


Julien Broquet

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