L’empreinte Delcourt: 25 ans de la vie d’un éditeur

Jusqu’au 29 mai, le Centre Belge de la Bande Dessinée consacre une exposition aux 25 ans de la maison d’édition Delcourt. Amateurs de bande dessinée, cette expo est pour vous.

L’empreinte Delcourt,

du 8 février au 29 mai 2011

Au Centre Belge de la Bande Dessinée

www.cbbd.be

Les éditions Delcourt c’est avant tout un homme, Guy Delcourt dont la grande force est, selon la légende, de transformer ses intimes convictions en réussites commerciales. Le gout de Guy Delcourt pour la BD et la culture fantastique est né dans les salles obscures. A 7 ans, ses parents l’emmènent au cinéma et se trompent de salle. Le petit Guy est alors médusé de voir les premières minutes de Frankenstein. Cet évènement est pour lui le début d’une passion dévorante.

En un quart de siècle et en partant de rien, Delcourt a réussi à se hisser au niveau des grands éditeurs de BD. La prouesse est d’autant plus remarquable que dans les années 1980 le secteur était en plein marasme. La réussite tient probablement au fait que Guy Delcourt, analyste financier de formation, est un véritable passionné de BD. À tel point qu’il oubliera la calculette pour prendre brièvement les rênes du magazine Pilote. De son passage éclair dans les équipes de Guy Vidal, l’homme gardera un bon carnet d’adresses sur lequel il s’appuiera pour lancer, à 28 ans, sa propre maison d’édition.

Véritable dénicheur de talents, l’homme n’hésitera pas à écumer les académies, dont les Beaux-Arts d’Angoulême, pour débaucher de jeunes dessinateurs. De Larcenet à Sfar en passant par Trondheim, quasi tous les grands noms de la BD actuelle ont signé un album chez Delcourt. À côté de la production hexagonale, on lui doit également une belle série d’adaptations de romans graphiques anglo-saxons au rang desquels on compte l’incroyable Black Hole de Charles Burns ou encore de nombreux ouvrages de Will Eisner et Chris Ware.

Tout un univers

Delcourt, c’est principalement de la bande dessinée avec une forte orientation pour l’imaginaire : le 9ème Art hors des sentiers battus qui crée de nouveaux genres et remet à l’honneur d’autres qui pouvaient paraitre désuets. Avec le temps, la production s’est élargie. L’éditeur a ouvert son catalogue à la BD jeunesse (les blagues de Toto), aux mangas (Nana, Fruit Basket et Beck) et aux comics (Walking Dead, Hellboy et Star Wars) afin de satisfaire un public plus diversifié et toujours plus gourmand de nouveautés.

Une expo à la pointe de la BD

En parcourant l’expo au Centre Belge de la Bande Dessinée, le public est invité à naviguer à travers le catalogue de Delcourt grâce a de nombreux originaux mis en scène de manière originale. La section réservée aux oeuvres à caractère érotique est, par exemple, placée en hauteur, loin des petits yeux. Il faut regarder à travers un (grand) trou de serrure afin d’observer la planche. De nombreux crayonnés sont placés sur une table à dessin, ce qui donne l’impression que le dessinateur vient de quitter la table. À l’entrée de l’expo, un petit film d’animation retrace le voyage d’une bande dessinée, de l’idée originale jusqu’à sa commercialisation, afin d’expliquer le rôle de l’éditeur. « Une telle expo est le plus beau cadeau d’anniversaire dont on pouvait rêver » nous dit Guy Delcourt « En la parcourant, j’ai vu toute ma vie d’éditeur défiler devant mes yeux ».

Delcourt en quelques chiffres

2

C’est le nombre de places gagnées sur le marché des éditeurs de bande dessinée, entre 2005 et 2010, passant de la 5ème à la 3ème place.

44

Est le nombre de nominations à Angoulême ces cinq dernières années.

400.000

Le nombre d’exemplaires de Happy Sex, de Zep, vendus. C’est la plus grosse vente par album du catalogue Delcourt.

118 %

C’est le taux d’augmentation des ventes entre 2003 et 2010.

Marie Devroede (stg)

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