Dour 2011: 13 & God, rock belge et LA Beat…

© Noah Dodson

Un samedi soir à Dour. Ou quand les 13 & God nous étonnent. Le LA Beat nous fait danser. Et les Drums are for parades nous assomment pour nous mettre au lit.

On le répète chaque année. Du poppeux au clubber, du métalleux au rappeur, du reggaeman au rockeur, tout le monde, à part les râleurs, trouve son compte au festival de Dour. Samedi. 20h30. Alors que les punks américains de Pennywise jouent sur la Last Arena sans leur chanteur Jim Lindberg qui a laissé sa place après 21 ans de bons et loyaux services à Zoli Téglàs (Ignite) en 2009, et que The Herbaliser bidouille à la Magic Soundsystem, 13&God met en peinture la Petite Maison dans la prairie. 13&God, c’est l’électro pop des allemands de Notwist qui « fréquente » avec le post hip hop de Themselves. Un projet né de manière fortuite sur une aire d’autoroute. Les rappeurs canadiens, à l’origine du label Anticon, veulent se diriger vers des ambiances plus pop (Why, c’est chez eux). Tandis que les Allemands veulent réveiller le hip hop qui sommeille dans leur musique mélancolique.

Sur scène, Jordan Dalrymple remplace Dax Pierson depuis que ce dernier a été laissé quadriplégique par un accident de van pendant une tournée partagée avec les Department of eagles en 2005 (il aurait gagné 18,3 millions de dollars après avoir poursuivi For Motors). Même si la voix de canard du rappeur Doseone file par moments de l’urticaire, l’improbable tandem, qui a sorti son deuxième album Own Your Ghost en mai dernier, maîtrise son sujet. Entendre Markus Acher est toujours un plaisir et la symbiose popé inde et hip hop déviant atteint par moment des sommets.

La tête d’affiche britpop de la soirée (Suede) est nettement moins sexy que celle de la veille (Pulp). Alors on reste au sec et on observe le one man show de Tim Harrington, meneur de jeu de Les Savy Fav. Le bonhomme, bien en chair, a des curieux airs, et surtout attitudes, de Damian Abraham. Le leader de Fucked Up. Harrington se désappe, bouge sa graisse, déculotte l’un, renverse une bière sur la tête de l’autre pendant que ses potes balancent une espèce de post punk à moitié hardcore linéaire. Le genre de concert dont on se souvient mais après lequel on ne se précipite pas sur le CD.

Minuit. On a dû tomber dans une faille spatio-temporelle. L’heure du LA Beat a sonné. Flying Lotus investit la Magic Soundsystem avec son electronic hip hop. Le neveu d’Alice Coltrane qu’on a l’habitude de voir seul à l’oeuvre débarque avec le batteur Richard Spaven et l’autrichien Oliver Thomas Johnson, alias Dorian Concept au clavier. C’est bien mais moins renversant qu’on l’attendait. Fly Lo travaille Odd Future, balance son remix de Radiohead. Et avant de partir prend un pied monstrueux à voir les gens se déchainer sur Paint it Black des Stones poussés à donf. « I look inside myself and see my heart is black. » L’afro-Californien a un sourire jusqu’aux oreilles. Difficile d’apercevoir celles de son pote le Gaslamp Killer planquées sous son impressionnante touffe de cheveux. William Benjamin Bensussen (qui a travaillé sur notre album préféré de l’an dernier, celui de Gonjasufi), c’est un peu comme DJ Shadow, il joue avec ce qu’il veut quand il veut. Et souvent pas longtemps. Même des musiques de fêtes foraines et autres bizarreries. Besoin de guitares. Après le coup de massue Drums are for parades, qui donnent leur deuxième concert du week-end, sans inviter quatre cuivres cette fois, il est temps d’aller se coucher. Courage, plus qu’un jour…

J.B.

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