Ardentes 2013, le bilan

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

M et Arno ont cloturé une édition 2013 qui a cherché son souffle.

Ardentes 2013, le bilan
© Image Globe

Dimanche soir, sur la pelouse des Ardentes. Planté à côté des studios vitrés de Studio Brussel, on s’interroge : quelle impression M doit-il laisser sur le jeune Flamand alternatif de base? Se sent-il aussi perplexe que nous devant le concert pétaradant du Français? Mathieu Chédid est venu à Liège en formation resserrée : un batteur, un bassiste, lui, son falsetto et ses lunettes lumineuses. Mais même réduit à un power trio très rock, le concert de M reste un grand (et long) feu d’artifice (14 juillet oblige?). Bon, il y a toujours bien un moment où M rime avec Masturbation (Le complexe du corn-flakes). Mais malgré ça, la sauce prend et si les Ardentes se cherchaient une tête d’affiche populaire et de qualité pour clôturer son édition 2013, ils l’ont trouvée.

Ce n’était pas inutile. Avec 60 000 spectateurs répartis sur les 4 jours, les Ardentes sont loin des 70 000 de 2011 (un record, c’est vrai) ou même des 67 000 de l’an dernier. Le temps était pourtant de la partie, mais peut-être moins l’affiche. L’éclectisme de la programmation, entre rock, rap, électro, chanson, jazz… n’est pas vraiment en cause : c’est devenu la règle un peu partout. La formule est cependant plus compliquée à mettre en place qu’on ne le croit. Cette année, il faut bien avouer par exemple que le menu manquait de consistance, se recroquevillant sur les valeurs françaises ou locales, du sud et du nord du pays – surtout les noms issus des nineties (dEUS, Hooverphonic, An Pierlé…), les derniers à avoir réussi à toucher un public des deux côtés de la frontière linguistique. On est d’ailleurs reparti des Ardentes en passant par les halles voir Arno faire son show.

Juste après M, le contraste est assez saisissant. D’ailleurs, l’Ostendu prévient : « Ici, on ne lève pas les bras en l’air. Ça c’est pour les coiffeuses! » Et de dresser à la place un doigt d’honneur… Pas d’esbroufe donc, juste un gros son sâle et rêche. Pourtant, on connaît le numéro du bonhomme par coeur. Mais la rugosité et la sauvagerie avec lesquelles lui et son groupe abattent leurs cartes (Bye Bye Til The Next Time, With You,…), restent étourdissantes. Avant Meet The Freaks, le dernier homo belgicus se marre encore : « Vive Albert, vive les fesses de Paola! » Et vive Arno!

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