Toute la noirceur du monde, le roman maudit que personne ne veut éditer

© Flammarion
FocusVif.be Rédaction en ligne

Après Gallimard, c’est Stock qui vient brutalement de décider de ne pas publier le prochain roman de Pierre Mérot, prix de Flore 2003 pour Mammifères (Flammarion). Scandale en vue à Saint-Germain-des-Prés?

Voilà longtemps qu’un manuscrit n’avait suscité de telles vagues dans le petit milieu de l’édition parisienne. Après avoir publié plusieurs romans corrosifs, dont les remarqués Mammifères (Flammarion), prix de Flore 2003, et Arkansas (Robert Laffont), Pierre Mérot était censé sortir Toute la noirceur du monde chez Gallimard, en janvier dernier.

Ardemment soutenu par l’éditeur-maison Philippe Sollers, adoubé par le comité de lecture, le romancier avait signé son contrat et touché les deux-tiers de son avance. Mais ce roman tragico-burlesque et dérangeant, qui conte l’histoire d’un professeur sombrant peu à peu dans une folie d’extrême-droite, a finalement fait peur à Gallimard, échaudé par la récente « affaire Millet », du nom de cet auteur qui avait publié un très controversé Eloge littéraire d’Anders Breivik.

Le roman de Mérot était alors arrivé entre les mains de Jean-Marc Roberts, patron de Stock, qui, enthousiaste, s’apprêtait à le sortir à la rentrée littéraire de septembre. Là encore, contrat signé, avance versée. Mais la mort de Jean-Marc Roberts, le 25 mars, a brutalement changé la donne: à peine nommé, le 18 avril, son successeur, Manuel Carcassonne, a décidé qu’il ne publiera pas Toute la noirceur du monde. Alors, qui osera éditer Mérot? .

Jérôme Dupuis et Baptiste Liger (L’Express)

(source)

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