Critique | Livres

Deuxième génération

L’ombre intimidante de Maus, le chef-d’oeuvre de Spiegelman, pourrait avoir fait passer l’envie à tout dessinateur de s’aventurer sur le terrain terrifiant de la Shoah.

DEUXIÈME GÉNÉRATION, DE MICHEL KICHKA, ÉDITIONS DARGAUD. ***

L’ombre intimidante de Maus, le chef-d’oeuvre de Spiegelman, pourrait avoir fait passer l’envie à tout dessinateur de s’aventurer sur le terrain terrifiant de la Shoah. Par crainte de la comparaison avec la fable animalière ultime de l’auteur américain. Michel Kichka, fils de déporté, a bravé son admiration pour raconter une existence elle aussi marquée au fer rouge par le calvaire de son père, seul survivant de sa famille et témoin infatigable de l’apocalypse. Loin de l’odyssée métaphorique, Kichka raconte avec ses yeux d’enfant puis d’adulte les relations pas toujours simples avec ce rescapé dont la mémoire intouchable écrase tout. Au point d’excuser des comportements déplacés, comme quand il se met en scène alors que son plus jeune fils vient de se suicider. Avec pudeur, lucidité et humour, Kichka rend un hommage touchant à cet homme qui n’est jamais vraiment sorti de l’enfer des camps nazis.

L.R.

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