Critique | Musique

Nirvana – In Utero (20th Anniversary Edition)

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Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

RÉÉDITION | A l’automne 1993, Nirvana sortait son 3e et ultime album studio, quelques mois avant que son leader ne se fasse sauter le caisson.

Vingt ans plus tard, In Utero bénéficie de l’indispensable réédition: 3 CD (des nouveaux mix, des titres inédits, des démos, des faces B, dont le troublant Marigold pondu et chanté par Dave Grohl) et un DVD (Live & Loud) au menu. Bizarrement, plus encore que Nevermind, le disque sonne, sinon daté, à tout le moins intimement lié à son époque -momentum étrange où, de Nivelles à Los Angeles, les kids n’idolâtraient pas encore les derniers DJ’s bling bling, mais préféraient plutôt vénérer un jeune blanc-bec mal peigné et mal lavé, chantant « I hate myself and I want to die »… A sa sortie, In Utero pouvait donner l’impression d’un disque certes sauvage (Scentless Apprentice), mais aussi crispé, pliant sous le poids de son prédécesseur. On ne sort pas impunément d’un succès aussi triomphal et inattendu que celui de Nevermind… Certes, avec le recul, In Utero n’arrive toujours pas à surpasser les fulgurances de 1991, mais il se révèle plus attachant que prévu. Que ce soit dans ses maladresses bruitistes ou surtout l’ironie -mordante- qui percole un peu partout. Par exemple, quand Cobain singe le riff de Smells Like Teen Spirit (Rape Me, ce titre!…) ou qu’il démarre le disque en chantant: « Teenage angst has paid off well/Now I’m bored and old » (Serve the Servants). L’humour, politesse du désespoir…

  • NIRVANA, IN UTERO – 20TH ANNIVERSARY EDITION, DISTRIBUÉ PAR UNIVERSAL.
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