Critique

Il était une fois en Anatolie

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DRAME | Le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan signe un film d’une stupéfiante beauté, sondant l’âme humaine dans un chef-d’oeuvre à l’onde persistante.

IL ÉTAIT UNE FOIS EN ANATOLIE, DRAME DE NURI BILGE CEYLAN. AVEC MUHAMMED UZUNER, YILMAZ ERDOGAN, TANER BIRSEL. 2H31. SORTIE: 20/06. ****

Tout commence dans la nuit, alors qu’un convoi de trois véhicules progresse laborieusement dans les steppes d’Anatolie. A bord de l’un d’eux, un assassin, qui doit conduire policiers, procureur et médecin à l’endroit où il a enterré le corps de sa victime. La recherche s’avère hasardeuse et harassante, peuplée d’arrêts infructueux, et de conversations, anodines ou pas. Insensiblement, alors que le petit groupe s’enlise dans la profondeur de la nuit anatolienne, l’intérêt se déplace. Et le film, jalonné d’histoires multiples, de se muer en révélateur de l’âme humaine.

Cette métamorphose, Ceylan la conduit avec brio, au gré d’une oeuvre contemplative à laquelle on s’abandonne, fasciné. D’un abord austère, Il était une fois en Anatolie est de ces films qui ne se dévoilent que dans la durée, mais qui n’en produisent pas moins une impression indélébile, faisant rimer stupéfiante beauté et exceptionnelle densité. Au bout de la nuit, Ceylan n’aura pas seulement questionné les faux-semblants et fait vaciller les certitudes, il aura aussi atteint à une vérité humaine proprement bouleversante. Un pur chef-d’oeuvre.

J.F. PL.

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