Critique

Gears of War, le jugement dernier

© Microsoft
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

THIRD PERSON SHOOTER | Spectaculaire mais convenu, Gears of War: Judgement remplit son contrat, sans dépasser. Dommage, car People Can Fly était plus créatif sur Bulletstorm.

ÉDITÉ PAR MICROSOFT ET DÉVELOPPÉ PAR PEOPLE CAN FLY, ÂGE: 18+, DISPONIBLE SUR XBOX 360. ***

La jugulaire prête à exploser, Gears of War: Judgement bande encore ses muscles au fil d’un quatrième épisode testamentaire sur Xbox 360. Le shooter SF vu à la troisième personne déborde toujours de testostérone. Microsoft flatte les hormones des ados jusqu’à livrer un univers SF exclusivement masculin. Presque crypto-gay. La présence parmi les soldats jouables de Sofia Hendrik n’y change rien. La protagoniste récemment parodiée par le sergent Calhoun dans Les mondes de Ralph (Disney) adopte en effet tous les codes des hommes, jusqu’à nier son identité féminine.

Comme sorti d’un club de musculation, Judgement fait toutefois figure de morceau de choix au rayon boucherie. Le TPS bourrin fait ainsi preuve d’une intensité et d’un sens du rythme rare, au fil d’une progression en tranchées. Du grand classique: le joueur se planque constamment derrière des murets. Le tout pour ensuite se découvrir au bon moment et tirer des salves dès qu’un alien sort de sa planque. Le titre aussi délicat qu’un char Abraham ne se borne heureusement pas à ces séquences de tir-pipes à distance.

Certains ennemis comme les bloodmount (des monstres à quatre pattes qui se déplacent comme des chiens enragés) délogent en effet les joueurs cachés. Les passages en combats rapprochés font ainsi crépiter le fusil à pompe et la mythique tronçonneuse. Protégés par un bouclier, les mauler en rajoutent une couche. On reste toutefois en deçà de l’intelligence artificielle du dernier Tomb Raider. Un comble puisque comme beaucoup d’autres TPS, ce dernier prend Gears of War en modèle.

Ma cité va craquer

Préquelle retraçant les prémisses de l’invasion Locuste quinze ans avant le premier opus de la série, ce volet ne traverse finalement pas hors des clous. Mais le dépaysement reste total. Cocréateur du jeu, People can Fly (Bulletstorm) ouvre ainsi au joueur les portes d’Halvo Bay. Clochers, dômes, arcades et pavés: Varsovie a ici inspiré avec talent les créateurs polonais. Certains murs de la cité abritent même des graffitis représentant le logo du jeu. Au joueur de les « activer » pour augmenter la difficulté de la mission à venir.

Temps ou armes limités, cette fausse bonne idée rallonge un peu artificiellement la durée de vie. Et sert avant tout à améliorer son score pour débloquer des armes et un niveau bonus planté en plein Gears of War 3. Les fans apprécieront. Toujours traversé de vagues successives d’ennemis qu’il faudra repousser pour tenir un lieu, GOW: Judgement ne se permet finalement que très peu d’écarts. Un vide assez joliment dissimulé par une réalisation graphique exceptionnelle. Des particules de poussières qui entourent les explosions aux flammes animés en temps réel, la Xbox 360 crève. Mais pas en silence.

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