Paranoid Park

Avec Paranoid Park, Gus Van Sant poursuit son exploration de l’univers adolescent dans un film poétique et intense, sans doute un de ses plus beaux.

UN DRAME DE GUS VAN SANT. AVEC GABRIEL NEVINS, JAKE MILLER, DANIEL LIU.

Ce jeudi 6 mai à 20.35 sur ARTE

La mort du gardien, Alex n’en est pas directement responsable. Il ne voulait qu’échapper à l’agent de sécurité, mais quand il a repoussé ce dernier, c’est sous les roues d’un train que l’homme s’est retrouvé.

Horrifié par cette issue, hanté par un sentiment de culpabilité, l’adolescent va garder le silence sur les événements tragiques d’une soirée imprudente, passée aux abords de ce Paranoid Park mal famé, que fréquentent les skaters les plus « hard » de la ville et où il s’est retrouvé en mauvaise compagnie…

Adapté du livre de Blake Nelson, le nouveau film de Gus Van Sant reprend un de ses thèmes préférés: la confrontation de la jeunesse à l’incommunicabilité et surtout à la mort. Une tuerie dans un lycée pour Elephant, le suicide de l’icône d’une génération, Kurt Cobain, dans Last Days, et aujourd’hui le « crime » involontaire d’un garçon de 16 ans, lui apportent une matière aussi douloureuse que complexe et fascinante.

Les figures de skateboard (le sport préféré du jeune protagoniste du film) permettent à Van Sant de développer une poétique de l’envol et du retour sur terre, de l’élévation et du poids existentiel, dont les tensions traversent le film avec un singulier effet. Le réalisateur a utilisé le super 8 pour capter de saisissante façon les évolutions des skaters, dans un Paranoid Park par ailleurs tourné en 35mm. Le mélange des formats et des grains offrant une texture où s’inscrit à merveille le cheminement physique et moral du jeune Alex.

Louis Danvers

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