Critique

À la télé ce mercredi soir: Un prophète

© Why Not Productions
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Mis en demeure de tuer un autre détenu qui va « balancer » ses « protecteurs », un jeune homme condamné à quelques années de prison ne peut qu’obéir, et c’est avec un mort sur la conscience qu’il va progressivement améliorer sa propre vie dans la maison d’arrêt.

La Deux reprogramme utilement ce chef-d’oeuvre de Jacques Audiard qui électrisa la Croisette voici cinq ans, battu sur le fil pour la Palme d’Or par Le Ruban blanc de Michael Haneke, et devant se « contenter » d’un Grand Prix. Un prophète est un formidable film de prison, doublé d’un portrait captivant de jeune délinquant apprenant la survie et les règles du jeu carcéral. Audiard nous emmène donc derrière les barreaux, sur les pas d’un jeune homme condamné à quelques années de détention pour l’agression d’un policier. Très vite, Malik va tomber sous la domination du groupe le plus puissant des lieux… après ou même avant les gardiens: les Corses. Mis en demeure de tuer un autre détenu qui va « balancer » ses « protecteurs », il ne peut qu’obéir, et c’est avec un mort sur la conscience qu’il va progressivement améliorer sa propre vie dans la maison d’arrêt. De combines en confrontations, il va peu à peu apprendre à tirer lui-même certaines ficelles. Et quand il bénéficiera de permissions, ce sera encore pour apprendre les règles du jeu risqué dans lequel il s’est enfoncé profondément désormais…

L’interprétation de Tahar Rahim est saisissante de vérité, la réalisation d’Audiard atteint des niveaux peu banals dans le cinéma français. Un très grand film de genre, intelligent et intense, marquant le sommet (sans aucun doute provisoire) de la filmographie du digne fils de Michel Audiard, le scénariste et dialoguiste populaire qui dynamisa d’excitante et d’hilarante manière comédies et polars français des années 60.

Venant après Sur mes lèvres en 2001 et De battre mon coeur s’est arrêté quatre ans plus tard, son Prophète transcende les codes du film de genre pour offrir un regard unique sur les dérives de l’univers carcéral, et la naissance de futurs caïds naviguant entre islam fondamentaliste et marge criminelle. Passionnant!

DRAME CARCÉRAL DE JACQUES AUDIARD. AVEC TAHAR RAHIM, NIELS ARESTRUP, ADEL BENCHERIF. 2009.

Ce mercredi 15 octobre à 20h00 sur La Deux.

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