Miam Monster Miam et la femme plastique

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Miam Monster Miam a un appétit d’ogre. La preuve avec Femme plastique, nouvel album de « rock européen en français dans le texte » tout à fait jouissif.

Miam Monster Miam, alias Benjamin Schoos, est un mystère. Un mystère hyperactif. Autant dire les plus compliqués à cerner. A la tête du label Freaksville, le Serésien enchaîne les albums et les projets. « En même temps, cela ne prend pas beaucoup de temps de faire un disque. Le dernier a été fait en trois jours à Londres, plus deux autres jours pour quelques overdubs à Liège. Il reste 360 jours sur l’année pour faire autre chose », rigole l’intéressé.

En lançant Freaksville il y a cinq ans d’ici, Miam avait mis sur pied Phantom, le « groupe maison » qui a eu le temps d’enregistrer trois disques: le premier avec Jacques Duvall, un deuxième avec Marie-France et un dernier avec Lio. La trilogie achevée, place aux Loved Drones, « nouveau » groupe qui reprend l’épine dorsale de Phantom. L’objectif: faire du rock européen en français dans le texte. Ou quelque chose comme ça… « J’amène une idée de base mais qui reste très ouverte. Si je la cadenasse, je me retrouve à faire des disques extrêmement contrôlés, braqués sur certaines ruminations. Ici, chacun amène sa touche. »

Un bazooka dans le ventre

Au menu de Femme plastique, il y a donc du rock instantané, des délires psychérotique (Erotoman), de la chanson tantôt yéyétisante, tantôt teutonnisante (Blues Automatik). Des fables sci-fi de série B aussi, comme Charleroi 2035, dont la vidéo est visible sur le Net, « peut-être le premier clip d’anticipation de l’histoire de la pop belge! Un gros tournage, assez éprouvant, où j’ai dû sortir un bazooka de mon ventre à 4 h du matin… »

Venant de Freaksville, on n’en attendait pas moins. N’empêche que Femme plastique contient également des tubes à la pelle, quasi un titre sur deux (Le roi des paranos, Le pseudonyme…). Et au moins une grande chanson, Je vois dans le noir, pondue à la base pour Alain Chamfort, par Marc Moulin et Jacques Duvall. « L’idée était de la reprendre pour un projet qu’on avait baptisé Les chanteuses. Un truc un peu cabaret, qui aurait collectionné les ballades à la Lou Reed, genre Perfect Day. Marc est parti trop tôt. On a juste eu le temps d’enregistrer les bases de deux morceaux, dont celui-ci, avec le piano de Marc. »

Cerises sur le gâteau, Miam Monster Miam se laisse enfin encore aller à une paire de reprises bien senties. L’une de la Variété, projet électropop culte des années 90, dans lequel on retrouvait notamment Rudy Léonet (Pure FM) et Bernard Dobbeleer: « A une époque où je bouffais surtout de la noisy pop, genre Ride, My Bloody Valentine ou Sonic Youth, c’est un des seuls disques en français que j’ai vraiment adoré. » L’autre, de France Gall, Der Computer nr3: « Je suis un grand fan. Après sa victoire à l’Eurovision, elle a fait pas mal de concours de chanson en Allemagne, notamment avec cette chanson. Un bide total mais la chanson est vraiment bien. J’ai essayé de la chanter en allemand mais c’était vraiment une cata. Alors avec Marc (Wathieu, guitare, alias Marc Morgan ex-Tricheurs, ndlr), on l’a adaptée en français sur le chemin du studio, dans le métro à Londres… » Ou quelque chose comme ça…

Miam Monster Miam & les Loved Drones, Femme plastique , distribué par Freaksville Records .

En concert le 03 décembre à la Maison des musiques (Bruxelles), le 19 janvier au Botanique (Bruxelles), le 22 janvier au Belvédère (Namur)…

Laurent Hoebrechts

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