Critique BD : Casino

De la BD érotique italienne, on retient plus souvent les maîtres Manara et Crepax, en oubliant un peu vite le « lion de Venise ».

Par Leone Frollo, Editions Delcourt.

Leone Frollo est pourtant le père d’une oeuvre prolixe et protéiforme, puisqu’il a tâté du western, du récit de guerre et de la science-fiction avant de verser dans les corps exultants.

Delcourt réédite aujourd’hui sa série-culte Casino en version non censurée. Ce casino (« bordel », en italien) est une maison de passe parisienne bien réelle, le One Two Two, où, sous l’égide de Madame Georgette, chaque client doit trouver son plaisir, quel qu’en soit le prix. L’éventail des filles y est donc des plus larges, de Dodo la fausse ingénue à Jeanne la cavalière, en passant par Fifi l’homme de main (qui la met à la pâte à l’occasion) et Bobo, un géant noir doté paradoxalement d’un sexe minuscule.

Leone Frollo s’y révèle diablement efficace, les corps profitent de son style parfait, l’évidente pornographie ne fait que souligner un érotisme fondateur. Il sait même jusqu’où aller (un peu) trop loin, lorsqu’il évoque l' »amour » des enfants dans l’Antiquité notamment : voici certainement une figure qu’on ne rencontrerait plus guère aujourd’hui… On regrettera simplement l’étourderie de l’éditeur, qui a interverti les titres des seconde et troisième parties de ce premier recueil.

V.D.

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