Critique | Musique

Chronique CD: Hooverphonic – Reflection

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

POP | Après avoir failli glisser dans le fossé (le départ de sa chanteuse, Geike Arnaert), Hooverphonic a su étonnamment rebondir.

Chronique CD: Hooverphonic - Reflection

Il faut dire que son mentor, Alex Callier, est malin: en n’occultant pas le changement de personnel, mais au contraire en en faisant un enjeu en soi (l’arrivée de Noémie Wolfs), il a su maintenir l’intérêt. Résultat: de la vague historique des groupes belges des années 90, Hooverphonic est encore probablement celui qui fonctionne commercialement le mieux -des deux côtés de la frontière linguistique, et même au-delà.

Il ne devrait pas en être autrement de Reflection, qui enchaîne les singles. Rien ne vaut une bonne histoire: le 8e album studio du groupe a ainsi été enregistré chez des particuliers, dans quatre endroits différents sélectionnés parmi quelque 180 candidatures (le projet Hooverdomestic). Alex Callier explique aussi s’être servi des instruments, parfois décalés, trouvés sur place. Etrangement, cette qualité « fait maison » se remarque à peine. Certes, les violons grandiloquents typiques d’Hooverphonic ont ici disparu (pour privilégier les titres up-tempo). Pour autant, la pop du groupe reste cet objet aussi raffiné que calibré. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de saluer la maîtrise: sur des morceaux comme Plasticine ou l’impeccable single Amalfi, elle est épatante. Passé ce constat, il est cependant difficile de s’attacher aux morceaux dont une bonne moitié fonctionne trop souvent comme des recettes. Appliquées, carrées, implacables, mais manquant trop souvent de chair et de sang pour ne pas sonner comme des formules.

  • HOOVERPHONIC, REFLECTION, DISTRIBUÉ PAR SONY.

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