Trois séries suédoises qui valent le détour

Saga Norén et Martin Rohde, personnages de la série policière Bron/Broen. © SVT

Des séries, on en bouffe. Elles sont américaines, anglaises, parfois françaises et nous rendent complètement accro. Depuis quelques années cela dit, la Scandinavie se démarque prestement et hisse ses productions au rang des réalisations télévisuelles qui importent. La preuve par 3, en Suède.

Au cours des semaines qui vont suivre, des articles fleuriront dans cette nouvelle rubrique dédiée à la culture suédoise. Pourquoi? Principalement parce que la Suède est le pays dans lequel Margo, notre stagiaire, a choisi de partir dans quelques mois en Erasmus. Dans L’instant suédois, le cinéma, la musique ou encore la littérature seront décortiqués dans une tentative de faire le tour de la question viking.

Bron/Broen

Les amateurs du Nordic Noir seront servi avec Bron/Broen, plus connue chez nous sous le nom The Bridge, cette série policière d’origine suédoise et coproduite par le Danemark qui évoque notamment la fameuse rivalité entre ces deux puissances scandinaves. Dans Bron/Broen, « le pont » en français, l’action se passe entre les deux royaumes reliés de Copenhague à Malmö, dans le sud de la Suède, par le pont Øresund au centre duquel se trouve la frontière entre les deux pays.

L’histoire est a priori simple: le corps d’une femme est retrouvé coupé en deux au milieu du pont, une partie se trouvant en Suède, l’autre au Danemark. Les polices des deux pays vont devoir s’unir pour investiguer sur l’enquête de cette première saison. Entrent alors en jeu les personnages principaux, Saga Norén, du côté suédois et Martin Rhode, le danois. Interprétée par l’excellente Sofia Helin, Saga est tout ce qu’il y a de plus psychorigide. Asociale et bourreau du travail, sa rencontre avec Martin Rohde, aux antipodes de Saga, donne lieu à un duo surprenant mais pour le moins efficace. Très vite, on apprend que le cadavre retrouvé sur le pont est composé de deux corps…

Récompensée du British Academy Television Award de la meilleure série internationale en 2013, Bron/Broen jouit d’un succès détonnant. « Nous ne pensions pas qu’il s’agirait d’un succès mondial, nous pensions que ça pouvait bien fonctionner en Suède mais nous avons été surpris », expliquait ainsi la scénariste Camilla Ahlgren, présente jeudi dernier lors du festival bruxellois Are You Series? La série qui a débuté en 2011 en est cette année à sa troisième saison. « La première saison parlait des problèmes sociaux, la deuxième de l’environnement et cette troisième saison traite plus particulièrement des litiges familiaux », poursuivait la scénariste.

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Preuve également de son succès, la série a été adaptée en 2013 aux Etats-Unis avec The Bridge où l’action de déroule entre le pays de l’oncle Sam et le Mexique. Diane Kruger y prête ses traits à l’inspecteur américaine, face à Demián Bichir du côté mexicain. Tunnel, dernier remake franco-anglais, voit cette fois Clémence Poésy (Harry Potter) et Stephen Dilliane (Game of Thrones) incarner les forces de l’ordre des deux pays.

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Real Humans

Avec Äktar Människor, soit Real Humans, on est beaucoup plus proche de l’univers Black Mirror où les avancées technologiques posent questions et chamboulent notre quotidien de petits mortels. L’histoire se déroule dans une société où il est devenu commun de s’acheter un « hubot », robot à l’allure humaine, qui s’occupera des tâches ingrates de ménage, des devoirs des enfants, de la pelouse et même de papy. Ces robots particulièrement élaborés ont tout de l’homme si bien que certains les craignent et voient d’un mauvais oeil la place de plus en plus grande que prennent ces humanoïdes dans le monde. Pendant ce temps, un groupe d’hubots affranchis fuit l’esclavagisme de leurs semblables robotisés et comptent bien révolutionner la place de la machine auprès des humains.

On vous parlait déjà de la série alors qu’elle débarquait sur Arte il y a deux ans: « A l’origine, cela n’a pas été chose facile d’imposer ce projet, expliquait Lars Lundström, le créateur de Real Humans. Parce que ce genre de fiction n’est pas monnaie courante en Suède, où l’on est plus habitués à des séries criminelles, très réalistes. La science-fiction à la télévision est essentiellement associée aux productions américaines. On a donc fait un mini pilote, histoire de convaincre les programmateurs qu’on tenait là une bonne idée. » Une bonne idée, et pas qu’un peu puisque les deux saisons de Real Humans ont depuis été exportées dans plus de 50 pays. La série s’est également vu attribuer le prix Italia TV-DRAMA, décerné par un jury d’étudiants.

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Blue Eyes

Blue Eyes, ou Blå ögon, c’est précisément la série qu’il faut regarder maintenant alors que les partis politiques extrémistes continuent encore et toujours à gagner du terrain, notamment comme on a pu le voir dimanche en France.

Produite par la chaîne suédoise SVT, à l’instar de Bron et Real Humans, cette série en dix épisodes traite de la montée des extrémismes politiques. Alors que les élections approchent et que deux partis rivaux se disputent le pouvoir, l’un est socialiste et dirige la Royaume, l’autre est d’extrême droite et ne cesse de gagner en popularité d’année en année, Elin Johansson est engagée « pour remplacer la directrice de cabinet du ministre de la Justice. » Elle découvrira vite que cette dernière a en réalité disparu. Parallèlement, Annika Nilson, « candidate sur une liste d’extrême droite », est victime de menaces qui s’intensifient. « Un drame politique fort et humain, reflet des dérives idéologiques de notre époque », selon La Cinematech.

Une série intelligente dont la force « réside dans sa capacité à être la plus objective possible et à même générer de l’empathie envers des partisans extrémistes. » Durant les cinq années de développement nécessaires à sa réalisation, les scénaristes de Blue Eyes ont en effet tenu à multiplier « les rencontres avec des néo-nazis afin de ne pas offrir un point de vue biaisé et unilatéral. » Suite à son succès polémique en Suède, « les créatrices ont avoué avoir enregistré un nombre record de plaintes à leur encontre suite à sa diffusion, de la part de partisans d’extrême droite mécontents de la diabolisation effectuée de certains personnages mais aussi de la part d’opposants qui ne trouvent justement pas la série assez dure », explique ainsi le blog culturel.

Il faudra cependant se munir de patience avant de pouvoir profiter des premiers épisodes de Blue Eyes sur nos petits écrans. Les droits de la série n’ont en effet pas encore été achetés bien qu’il semblerait que Arte soit intéressé.

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