Sortie de route, track 10: Langue de pute et big ups, le best of 2011!

Gonzo éthylique, Serge Coosemans chronique chaque lundi la nuit. Cultures noctambules, aventures imbibées, rencontres déglinguées, observations variées, win, lose et sortie de route assurées.

Samedi, fin d’après-midi, je regarde par la fenêtre et j’ai comme l’impression d’être dans The Road. Ciel bas, grisaille uniforme, arbres morts, zombies en doudounes. Ça m’a coupé net toute envie de fiche un pied dehors et mon esprit s’est alors mis à vagabonder vers les nuits meilleures de cette année 2011. Son superbe printemps, surtout. Bon sang mais c’est bien sûr, me suis-je alors écrié: plutôt que d’aller me geler les castagnettes à Recyclart, je vais leur taper un bon gros best of des familles!

LE PALMARÈS 2011

Soirées de l’année: Plastic @ White Hotel, 4 novembre 2011 – Leftorium @ Withofs Gallery, 12 février 2011Vous allez à Paris, en Teutonie, chez les Rosbifs, ils vous le diront tous: quand il s’agit d’exagérer la fiesta, notre ADN belge retrouve ses origines gauloises et espagnoles. L’ennui, c’est qu’avec une offre noctambule majoritairement constituée de discothèques ploucs, de bars à wannabe fonctionnaires européens et autres rades branchés pour analphabètes cokés qui grenouillent dans la com, chez Dexia ou Proximus, la vraie Movida se fait sous nos cieux plutôt rare. Chantons dès lors doublement la gloire de la première Leftorium et de la Plastic au White Hotel (déjà relatée ICI). Deux events à 40 degrés à l’ombre, avec le plafond qui suinte, des inconnues qui vous dessinent des coeurs sur la buée de vos lunettes, la musique qui emmène les sens en voyage (on a trip, yes) et un gros public totalement hystérique, chacun à sa façon (très love et XTC d’un côté, déchaîné et nihiliste de l’autre). Bref, deux belles occasions de se la jouer Balléaric Boy, d’importer la vida loca au centre d’une ville sinon surtout connue pour ses nuits beaucoup trop prévisibles, prétentieuses et petit-bourgeoises.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Flop de l’année: Moritz Von Oswald @ Recyclart, 26 février 2011La techno, le trip mental, la bande originale parfaite pour faire réfléchir à notre rapport muté à la technologie. L’héritage de la musique concrète, le besoin de flirter avec l’avant-garde pour ne pas s’embourber dans les facilités dancefloor. MERCI, JE CONNAIS. JE COMPRENDS. JE SUIS POUR. N’empêche, génie ou pas, voir ce type au visage de marbre assis des heures durant devant ses machines à débiner de la boucle dub interminable, cela a tout simplement accouché de la soirée la plus consternante du siècle. Salle Henry Le Boeuf, un dimanche après-midi, assis, ça aurait pu être sublime. A Recyclart, à minuit, au sortir d’une before rigolarde au Moeder Lambic, cela relevait tout simplement du coït interrompu. A ceux qui y étaient, j’avoue: les vandales qui hurlaient des conneries du fond de la salle, le fameux « VAS-Y, MAURICE! CHAUFFE-LA, TA CHOUCROUTE! »… On en était!

Personnalité night de l’année: Geoffroy aka MugwumpAvant, c’était Darko. Puis, la Catclub, vers 2008, quand Pantha
du Prince y jouait devant 200 personnes, que les contingents de jeunes cons à mèches en chemises à carreaux ne savaient même pas que ça existait. Aujourd’hui, c’est Geoffroy Mugwump dont le nom sur un flyer correspond à l’assurance d’une soirée de musique électronique variée et plaisante, au service compétent et complice, au bon esprit à la fois pointu et fédérateur, au public mêlant vieux clubbeurs, gays, nerds, défoncés, freaks et snuls rigolards. Tout un esprit, précisément celui qui échappe à beaucoup d’organisateurs pour qui night rime surtout avec champagne, bling, frime, misogynie à peine larvée et DJ’s balançant au kilomètre de la purée nu-disco complètement tarte.

Grosse fatigue de l’année: SoulwaxLa nique à la french touch et à la lounge, la déferlante electropunk qui a fédéré rockeurs et beat people, poppeux et b-boys, c’était il y a plus de 10 ans. Alors, un moment, faut arrêter, se remettre en question. Refaire du rock, produire les Queens of the Stone Age ou ZZ Top, partir à Hollywood mouliner de la bande originale de film. Proposer n’importe quoi, sauf ça: cette énième exploitation d’un fond de commerce faisandé. Radio Soulwax, ce n’est même pas que c’est mauvais ou raté. C’est tout simplement l’équivalent d’un spectacle de Popeck. Popeck sera toujours Popeck, il ne va pas soudainement se mettre à travailler avec Ricky Gervais et Stephen Merchant. On va voir Popeck parce qu’on aime bien Popeck, que l’on fait partie de ces gens qui n’aiment pas être étonnés, bousculés, exposés à des choses plus novatrices, borderline. Fin 2011, on va voir Soulwax, on écoute Soulwax, on achète Soulwax, parce que ce sont devenus les Popeck de leur secteur. Tout simplement.

Meilleur Club à Bruxelles:Le Gentleman, secret décadent bien gardé, dont on salue, ému, la toute prochaine fermeture définitive.

Pire Club à Bruxelles:Tous ceux qui, dans ce monde en crise, continuent de faire passer la flambe, la frime, l’arrogance, la vénalité, la pouffitude et l’ignorance pour une forme de loisir tout à fait respectable. Beaucoup d’appelés, beaucoup d’élus.

Tendance « La Force est avec toi, jeune Padawan »: Le style Seth TroxlerDe Jamie Jones à Seth Troxler, de Hot Natured à Visionquest, de Art Department à Danny Daze, c’est le retour d’une house-music vraiment déglingosse, droguée, suintante de sexe transgenre. Soit les fondamentaux d’un genre musical qui n’a jamais eu beaucoup d’intérêt à s’aventurer dans la complication et la prise-de-tête. Party time!

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Tendance « C’est par où, Dachau? »: La moustacheDans ma jeunesse, la moustache, c’était un truc de flics, de politiciens wallons, de restaurateurs turcs et d’acteurs porno. Aujourd’hui, c’est le chic ultime ironique. J’attends dès lors avec impatience le décret fashion qui réhabilitera le collier de barbe, histoire que les hipsters de 2012 ressemblent à des représentants syndicaux et à des professeurs de science de 1984.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

2012

L’horreur:Un Buddah Bar à Bruxelles

Le bonheur: Le Mirano se réveille, le Libertine se paye une vraie sonorisation et la révolution mondiale ne fait pas trop de morts.

Merci et bonsoir.

Serge Coosemans

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content