Sherman

POLAR | C’est le genre de série qui éveille d’emblée la méfiance. Six tomes annoncés dont deux servis en hors-d’oeuvre, une saga à la Van Hamme, un dessin sans aspérités… La recette sent un peu trop le plan marketing pour être honnête. On s’y plonge donc en se pinçant le nez.

Sherman, tomes 1 et 2, de Griffo et Desberg. Editions du Lombard.

POLAR | C’est le genre de série qui éveille d’emblée la méfiance. Six tomes annoncés dont deux servis en hors-d’oeuvre, une saga à la Van Hamme, un dessin sans aspérités… La recette sent un peu trop le plan marketing pour être honnête. On s’y plonge donc en se pinçant le nez.

Très vite cependant, on se prend au jeu d’un scénario nerveux rehaussant la recette éculée du complot d’ingrédients goûteux. Avec ce tycoon des années 50 victime d’un engrenage infernal juste au moment où il allait réaliser son voeu ultime (faire de son fils le président des Etats-Unis), on tient un personnage assez louche pour ferrer l’attention.

Si le tandem Griffo-Desberg force parfois le trait sur les clichés du genre hard-boiled (la femme flic, forcément fatale, chargée de le protéger), il sait y faire pour mettre le rêve américain à nu. Notamment en retraçant à coups de flash-back la trajectoire en dents de scie de ce self-made-man. Car Sherman n’est pas né une cuillère en or dans la bouche. Enfant de la balle, il a dû s’assoir sur la loi et la morale pour se faire une place au soleil. Ce qui lui a valu de nombreux ennemis, dont l’un a décidé de lui faire payer la note au prix fort. Si cette chronique amère ne révolutionne pas le polar, elle se laisse déguster comme un bon vieux whisky.

L.R.

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