Breaking Bad – Saison 3

Walter White revient pour une 3è saison au rythme endiablé. Pas pour rien que la série de Vince Gilligan est considérée comme un must.

Considéré, à juste titre, comme l’un des meilleurs shows du moment, Breaking Bad reprend ses quartiers sur Arte, qui a toujours cru en lui. Sans perdre aucune de ses qualités, bien au contraire: la mutation de Walter White, professeur de chimie fatigué reconverti en fabricant de drogue, se poursuit. De plus en plus, l’encre du crime, le plaisir de l’adrénaline et des gonades qui enflent s’insinuent en lui. Son cancer incurable, raison pour laquelle il s’est initialement lancé dans cet incertain business, a bien réagi à la chimiothérapie. Walt peut donc voir l’avenir un peu au-delà des semaines ou des mois qui lui étaient promis. Seulement voilà: les inquiétants cousins de Tuco, le distributeur que Jesse et lui avaient trahi durant la saison 2, veulent sa peau et ont l’air de tout, sauf de blagueurs quand il s’agit de démembrer son homme à coups de hache… Avec ce troisième tour de carrousel, Vince Gilligan et sa bande atteignent manifestement leur vitesse de croisière. L’intrigue se tient toujours aussi bien, tant dans le suspense que dans la gestion des conflits familiaux. Jesse, le complice de Walt, gagne encore en consistance après le drame qu’il a vécu et l’arrivée plus régulière de l’avocat véreux Saul Goodman (impeccable Bob Odenkirk, comique américain à qui l’on doit notamment le superbement régressif The Brothers Solomon, avec le génial Will Arnett) fait respirer l’humour traditionnellement noir de la série. Quant aux frontières qui distinguent Walter le père de famille dévoué et Heinzenberg, son double démoniaque, elles se font chaque minute plus poreuses. Les 13 épisodes de ce Breaking Bad, 3e mouture, s’élèvent alors comme un régal permanent duquel il est difficile de se séparer.

Guy Verstraeten