Fiona Apple – The Idler Wheel…

POP | Pianiste ultra-douée, mélodiste hors pair, l’Américaine Fiona Apple a toujours évolué sur le fil.

POP | Pianiste ultra-douée, mélodiste hors pair, l’Américaine Fiona Apple a toujours évolué sur le fil. Sept ans qu’elle n’avait ainsi plus donné de nouvelles discographiques. Sept ans pour arriver à un titre aussi long que la réflexion qui a dû l’engendrer. En cela, la tranquillité d’esprit n’est peut-être pas prévue pour tout de suite au programme de Fiona Apple. The Idler Wheel… sonne souvent comme un cri primal, un exutoire indispensable pour les tourments existentiels de l’artiste.

Mais si The Idler Wheel… laisse peu de doutes sur ses vertus thérapeutiques, il arrive à cadrer malgré tout ses névroses et son introspection. C’est sa plus grande réussite. Entre songwriting américain classique à la Tin Pan Alley (Valentine) et touches plus directement jazzy ou pop, Fiona Apple a pondu le genre de disques qui peut accrocher directement l’oreille, mais qui ne révèlera réellement ses atouts et son étrangeté que sur la longueur. Left Alone, par exemple, s’ouvre sur une dégringolade de percussions, avant de s’enrouler autour d’une ligne entêtante de piano bar, Apple finissant par se demander: « How can I ask anyone to love me, when all I do is beg to be left alone? »… Hot Knife a lui des allures de marche militaire sourde, qui finit noyé dans un entremêlement de voix. Le genre de brouhaha qu’on imagine illustrer à merveille le chaos intérieur de la jeune femme. Les dix titres proposés par Fiona Apple forment ainsi un album aussi personnel que maîtrisé. Et pour beaucoup, son plus réussi.