Critique

À la télé ce mardi soir: Forbidden Voices

Forbidden Voices © Das Kollektiv
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

La 20e Journée mondiale de la liberté de la presse, ça se fête. Pas forcément à coups de cotillons, le champagne aux lèvres, certes. Disons qu’il est bon de rappeler qu’avoir le droit d’exprimer publiquement ses opinions, ça ne coule pas toujours de source.

Pour alimenter son Thema d’anniversaire au titre sans équivoque (La censure, non merci!), la chaîne franco-allemande a décidé de programmer deux documentaires balayant des cas de figure différents, mais liés in fine par une logique commune. Dans Fini de rire (22.40), diffusé tout récemment sur la RTBF, Olivier Malvoisin promène sa caméra aux quatre coins du globe pour interroger des caricaturistes et dessinateurs de presse. Pour certains, la lassitude provient essentiellement des pressions directes et indirectes (les diverses communautés religieuses étant plutôt chatouilleuses sur l’humour iconoclaste) dont ils sont victimes. Ce qui les conduit parfois, bon gré mal gré, à s’autocensurer. Pour d’autres, l’épée de Damoclès est bien plus proche, plus menaçante et parfois plus lourde de conséquences…

Cette répression bien concrète, les trois héroïnes croquées dans le documentaire de Barbara Miller, Forbidden Voices, la vivent au jour le jour. Identifiées par le Times Magazine parmi les voix politiques les plus influentes au monde, Yaoni Sànchez, Zeng Jinyan et Farnaz Seifi opposent aux gouvernements des pays dans lesquels elles opèrent une pugnacité sans failles. Les velléités répressives de Cuba, de la Chine et de l’Iran trouvent, en ces jeunes bloggeuses, un trio d’ennemies acharnées. Le film de Barbara Miller, mélange de confidences et d’inquiétantes images prises sur le vif, nous entraîne dans le sillage du courage politique et de la détermination. Au féminin.

DOCUMENTAIRE DE BARBARA MILLER.

Ce mardi 7 mai à 23h30 sur Arte.

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