Brussels in Shorts ou la redécouverte de la ville en bande dessinée

Stagiaire Le Vif

Du 6 février au 24 mars, le Centre de la Bande Dessinée de Bruxelles présente Brussels in Shorts. Une exposition rassemblant le travail de dix dessinateurs de BD qui réinterprètent la capitale à leur manière par le biais des bulles. Hier soir avait lieu l’ouverture de l’exposition avec un verdict enthousiasmant.

Depuis des siècles, Bruxelles attire des artistes de tout bord et représente un lieu de brassage culturel. Hergé, Franquin, Morris, Peyo… la ville a vu défiler certains des plus « grands » du monde de la BD. La nouvelle génération semble être prête à reprendre le flambeau et faire de Bruxelles la capitale du 9e Art. Pour nous le prouver, La Maison Internationale des Littératures Passa Porta enrichit la ville de dix nouvelles fictions graphiques grâce au projet Brussels in Shorts.

En couleur, en noir et blanc, au crayon ou en aquarelle, la mixité culturelle et artistique de la ville de Bruxelles se décline sous plein de formes au travers du regard de ces dix artistes. L’une des planches du duo Wauter Mannaert et Eva Hilhorst intrigue particulièrement les visiteurs: impossible de savoir de quelle manière regarder le dessin. Il s’échappe dans toutes les directions. Heureusement, l’artiste est là pour éclairer la foule: « On lit nos planches dans un sens comme dans l’autre car on entremêle deux histoires différentes. » Wauter Mannaert poursuit en nous donnant des détails: « La première est celle d’un homme qui tombe dans le canal de Bruxelles et meurt. Son esprit entame alors un dernier voyage vers la Bourse qui représente pour lui le Paradis. Si vous lisez la BD dans l’autre sens, on raconte l’histoire d’une jeune flamande qui effectue le trajet inverse. Elle déambule de la Bourse, sale et infernale, vers le canal qui s’avère être son paradis à elle. »

Quelques pas plus loin, le belge Frederik Van den Stock calque plutôt bien le fouillis qui grouille dans la tête des jeunes d’aujourd’hui au travers de son héros incarné par un étudiant. Paula Bulling et Salissou Maman Oumarou décident eux de raconter à coups de pinceaux les péripéties d’un jeune nigérian dans la capitale. L’anglaise Karrie Fransman préfère jongler avec les formes et les dimensions. Elle raconte la ville sous forme d’un récit en 3D, rempli de collages et de jeux d’ombres chinoises. Antonio et Carlos Segura Donat nous plongent dans une vision surréaliste du Vieux Marché aux Grains qui scotchent les yeux des visiteurs sur place. TomᨠKu?erovský, Elric Dufau, Conz, Stedho et William Goldsmith ont également réinterprété la ville dans leurs univers.

Un concours international a permis à un jury de spécialistes de les sélectionner. Ils ont ainsi pu se rendre dans la capitale pour y élaborer leur histoire. « Les auteurs aussi bien belges qu’étrangers étaient très enthousiastes à l’idée de, non seulement situer leur histoire à Bruxelles, mais également d’y séjourner un moment », déclare Ilke Froyen, coordinateur du projet.

A. Salto (Stg)

Les planches de ces dix lauréats seront exposées au Centre Belge de la Bande Dessinée jusqu’au 24 mars. Les auteurs et les nouvelles graphiques seront également présents au Festival Passa Porta du 20 au 24 mars prochain.

Infos et horaires sur le site du Centre Belge de la Bande Dessinée.

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