Andrée Chedid est morte

© Belga/AFP

L’écrivain et poète Andrée Chedid est décédée dimanche soir à Paris. Elle avait pour fils Louis, et pour petit-fils Matthieu, tous deux chanteurs.

Poète et romancière, Andrée Chedid, mère de Louis Chedid et grand-mère de Matthieu Chedid alias M, est décédée dimanche 6 février à Paris, à l’âge de 90 ans.

Née en 1920 au Caire, en Egypte, elle évolue au sein d’une famille chrétienne libanaise, qui échange en français et lui octroie une gouvernante anglaise. Elle fait ses études à l’université américaine du Caire. Le français et l’anglais n’auront donc pas de mystère pour elle. Mais Andrée Chedid a vécu la plus grande partie de sa vie à Paris, qu’elle découvre en 1946 et où elle fait ses débuts en poésie, encouragée par René Char.

Son oeuvre sera longtemps considérée comme un pont entre deux cultures. D’un côté, la France qu’elle adopte. De l’autre le Moyen-Orient qu’elle quitte et emporte avec elle. Dans ses romans elle parle de ce que l’Egypte lui a apporté et dresse parfois des parallélismes touchants. Dans son ouvrage Le Coeur demeure, en 1999, qu’elle écrit avec son mari, Louis-Antoine Chedid, c’est la Seine et le Nil qu’elle lie à jamais. Enfin, elle est de ceux qui ont su explorer les différentes facettes de l’écriture avec succès. Nouvelles, romans, poèmes, livres pour enfants, pièces de théâtre mais aussi des textes pour son fils Louis Chedid et son petit-fils M.

Son oeuvre est marquée par la quête incessante du sens de la condition humaine. Elle écrit Le Sommeil délivré en 1952, La Cité fertile en 1972, Les Marches de sable en 1981, L’Enfant multiple en 1989. Son dernier livre, Les quatre morts de Jean de Dieu, aborde des questions fondamentales de son oeuvre: la vie, la religion, l’art, la mort.

Le Sixième jour (1960) a été adapté à l’écran par Youssef Chahine en 1986. Elle est détentrice de deux Goncourt, celui de la nouvelle en 1979 pour Le Corps et le temps, puis celui de la poésie en 2002. Andrée Chedid a été décorée officier de la Légion d’honneur en 2009.

Frédéric Mitterrand, le ministre français de la Culture, lui a rendu un dernier hommage ce lundi 7 février, en saluant sa personnalité et son oeuvre, à l’occasion de la présentation de l’édition 2010 du Printemps des Poètes.

Adeline Journet

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