Des Hommes et des Dieux, The Ghost Writer et Gainsbourg triomphent aux César

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Si les Oscars ont été décernés dimanche soir, c’est le cinéma français qui était à l’honneur la veille, pour la 36e cérémonie des César. Le film de Xavier Beauvois Des Hommes et des Dieux a remporté un grand succès avec trois récompenses. The Ghost Writer, de Roman Polanski, et Gainsbourg (Vie héroïque) de Joann Sfar, complètent le haut du palmarès.

Grand favori de la 36e cérémonie des César, Des Hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois, est reparti avec celui du Meilleur film, partageant le palmarès avec Polanski, pour The Ghost Writer et Gainsbourg, Vie Héroïque.

Nommée dans onze catégories, l’histoire des moines de Tibéhirine, enlevés et assassinés en Algérie en 1996, est repartie avec trois récompenses. Pour Beauvois, 43 ans, ce film délivre « la parole d’intelligence » des moines: « Une parole qui dit qu’il ne faut pas avoir peur des autres, il faut juste se parler. C’est un message d’égalité, de liberté, de fraternité ». L’occasion, pour le réalisateur d’une mise au point: « Je n’ai pas envie que dans la campagne électorale qui arrive, on dise du mal des Français musulmans. J’ai envie qu’on soit avec eux, c’est la leçon de ce film », a-t-il insisté.

Son frère Luc, Michael Lonsdale, a enfin été récompensé, pour la première fois à près de 80 ans, du César du Meilleur Second rôle: « Ah petit coquin, tu en as mis du temps! » a-t-il souri, avant d’ajouter aussitôt: « Mieux vaut tard que jamais ». En revanche, Lambert Wilson a raté, à 52 ans et pour la septième fois, le César du Meilleur acteur, décerné à Eric Elmosnino pour Gainsbourg, Vie héroïque de Joann Sfar.

The Ghost Writer, dont le montage a été bouclé alors que Roman Polanski était « en taule » en Suisse, comme l’a rappelé avec émotion le cinéaste franco-polonais, repart avec quatre trophées: meilleur réalisateur pour son auteur, meilleure adaptation (d’après un roman de Robert Harris), meilleure musique pour Alexandre Desplat et meilleur montage. Pour Polanski, 77 ans, cette soirée a sonné comme un retour parmi ses pairs après les épreuves judiciaires de l’année passée, liées à des faits vieux de près de 30 ans.

Autres grands triomphateurs de la soirée, Gainsbourg…, trois compressions dont celles de Meilleur acteur et Meilleur premier film: pour Joann Sfar, auteur de BD jusqu’ici (Le Chat du Rabbin), cette reconnaissance « l’aide à se dire qu’il est vraiment un réalisateur de cinéma ».

Ouverte par l’actrice américaine Jodie Foster, qui s’exprimait en français, la fête du cinéma français a d’abord longuement ovationné, debout, Olivia de Havilland: l’actrice américaine de 94 ans, inoubliable interprète d’Autant en emporte le vent, deux fois oscarisée.

Le César du Meilleur scénario original a récompensé le Nom des gens, qui a également valu le César de la Meilleure actrice à Sara Forestier: à 26 ans, la pétulante interprête déjà césarisée pour l’Esquive en 2005 a volé la vedette à Catherine Deneuve. Chez les « Espoirs », Leïla Bekhti, 26 ans, a été distinguée pour son rôle dans Tout ce qui brille, de Géraldine Nakache et l’acteur vénézuelien Edgar Ramirez, 33 ans, pour sa prestation dans Carlos d’Olivier Assayas. Par ailleurs, le premier César du film d’animation a couronné L’illusionniste de Sylvain Chomet, tandis que celui du meilleur court-métrage est allé à Logorama (de François Aloux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain), déjà récompensé d’un Oscar en février 2010. Enfin le cinéaste américain Quentin Tarantino a reçu un César d’honneur des mains de Diane Kruger et Christoph Waltz, ses acteurs dans Inglorious Bastards, dont il a « promis » qu’il ne lui donnerait « pas la grosse tête » avant de s »écrier en français « vive le cinéma ».

Focusvif.be, avec Belga

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