Pukkelpop J2: Let it Eels

© Noah Dodson
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Mark « E » Everett et ses acolytes en training ont donné un concert 5 étoiles avec de l’humour potache à la grosse louche. Retour aux racines blues rock qui leur vont si bien.

Parlons vrai, parlons bien: la dernière fois que nous avions vu la bande à E sur scène, elle nous avait laissé avec un sentiment plutôt mitigé. Mais ce vendredi, sur la Main Stage du Pukkelpop en lieu et place du Dieu Neil, Eels a sacrément bien fait son job. Et a démontré qu’on peut très bien marier rock’n’roll et humour sans pour autant tomber dans les clichés ringards à la Gauff’ au Suc.

Alors que pour la dernière tournée, Mark « E » Everett et ses musiciens se la jouaient classico-classique, tous en costards et barbes jusqu’aux tétons, c’est carrément plus fun aujourd’hui: trainings Adidas assortis, bandeau à la Federer dans les cheveux et lunettes obligatoires. Le ton est donné: on n’est pas là pour se prendre au sérieux. Pendant plus d’une heure, E va enchaîner les commentaires débiles, les câlins à ses musiciens et les « YES! » de bonne humeur à tout-va. Tout en puisant sans doute ce qu’il y a de meilleur parmi son impressionnante discographie.

Il faut dire qu’avec Wonderful, Glorious, Eels a sans doute sorti son album le plus excitant depuis Souljacker. Le retour aux racines blues rock leur va tellement bien. En début de concert, le crado Kinda Fuzzy, le décalé Peach Blossom ou le Cream-esque Open My Present font terriblement bien le job.

« Wow! That was a lot of rock guys. We need to do something for the ladies. For the dirty girls. And the clean ones too! », annonce Mark Oliver Everett avant d’entamer un passage plus calme avec Dirty Girl ou un Fresh Feeling totalement réorchestré pour l’occasion. Et la foule de reprendre en choeur le refrain aussi touchant que décalé de That Look You Give That Guy.

Jamais avare d’une vanne, E annonce une reprise de Neil Young, s’excusant de son absence, et enchaîne avec un titre de… Fleetwood Mac, Oh Well, avant d’être « informé par mes musiciens qu’il ne s’agissait en fait pas d’un titre de Neil Young. Je dois revoir mes classiques! » Cerise sur le gâteau, on aura réellement droit au Cinnamon Girl du grand-père du grunge, après coup.

C’est sur la traditionnelle (et si souvent barbante) présentation des musiciens que Eels nous achève: aux questions « vous savez comment s’appelle le gars là bas à gauche » et co., ses musiciens répondent à chaque coup par un morceau, du Who Are You (ben oui!) des Who au Let It Be des Beatles transformé pour l’occasion en Let It… « E ».

Un coup de Souljacker Part I plus tard et il est temps de se dire au revoir. Quoique… « On me dit en régie qu’on a encore le temps pour un morceau. Mais je parie que vous en voulez deux. On va essayer d’arranger ça », balance le leader barbu avant de se lancer dans un mashup aussi improbable que génial de My Beloved Monster et Mr E’s Beautiful Blues. Merci E. Des concerts cinq étoiles comme ça, on en reprend quand tu veux!

(Les photos du concert de Eels)

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