Julien Broquet

American dream

Julien Broquet Journaliste musique et télé

Les séries aiment s’attaquer au mythe du rêve américain. Quand ce n’est pas à Los Angeles, c’est à New York que ça se passe. La preuve avec « How to make it in America », nouveau feuilleton HBO bientôt sur Be TV.

Par Julien BROQUET

On avait déjà Flight of the Conchords. Brett et Jemaine, les deux musicos néo-zélandais à l’ouest, qui tentent de percer à New York avec leurs chansons débiles, leurs chorégraphies à deux balles et un pouvoir de séduction digne de Jean-Claude Dusse.

On va bientôt faire connaissance avec Ben et Cam, deux mecs, la vingtaine, qui entendent se faire un nom dans le milieu de la mode avec l’aide de Domingo Dean et René, bien décidé lui à créer sa propre boisson énergisante: le Rasta Montana. Comme vous vous en doutez, ça se passe quelque part entre Wall Street et Central Park. Les requins et les écureuils.

Bonne musique, le premier épisode se conclut sur le Blank Generation de Richard Hell, super générique, le I Need a dollar d’Aloe Blacc, et personnages plutôt attachants… How to make it in America ne révolutionnera pas le petit monde de la série télé et évite soigneusement le ton de l’autodérision mais revisite avec bon sens (même si ce n’est pas vraiment de l’humour) le mythe du rêve américain. Et quand il s’agit aux Etats-Unis de conter la fulgurante ascension ou à tout le moins la quête de succès, on parle systématiquement de New York voire de Los Angeles. Les deux villes qui cristallisent les restes désossés de l’American dream.

Gueule de bois

Qu’on parle d’experts, de section criminelle ou de sexe (hein, m’dame Bradshaw), on se promène souvent dans les mêmes rues, parcs et bars de la grosse pomme vérolée. Le constat est encore plus vrai quand il s’agit d’évoquer la réussite. Comme si le reste des Etats-Unis était réservé aux bouseux (My Name is Earl), aux médecins cinglés (House), aux familles polygames (Big Love) et aux femmes au foyer désespérées.

Sauf que l’American dream aujourd’hui a la gueule de bois. Il titube sur les trottoirs et se transforme souvent en critique plus ou moins vitriolée du show-business et de ceux qui rêvent d’en vivre. Les lumières et les paillettes de Los Angeles, qui ont ébloui jusqu’au petit Belge Michael Blanco dans la fiction aux allures de documentaire du même nom signée Stephan Streker, sont aussi le décorum d’Entourage qui, aux States, proposera l’été prochain sa huitième et dernière saison.

Comme How to make it in America, Entourage est étiqueté HBO et produit par Mark Wahlberg. Elle suit le quotidien d’une star de cinéma, Vincent Chase, dans les coulisses d’Hollywood dont elle raconte le quotidien.

L.A.? New York? Paraît que MTV a d’ores et déjà commandé au comédien Bo Burnham le pilote d’une série explorant « le » nouveau rêve américain. Encore sans nom, ce feuilleton d’une demi-heure est censé raconter l’histoire d’un jeune homme qui termine le lycée et aspire à devenir une célébrité sans avoir le moindre talent. S’il a besoin d’un coup de main, il peut toujours passer un petit coup de fil à Paris Hilton et Mickael Vendetta.

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