Critique

La Guerre des boutons ** – La Nouvelle guerre des boutons

COMÉDIE FAMILIALE | La bataille des 2 Guerre des boutons voit la relative fraîcheur de l’une consoler du boursoufflement de l’autre. Mais aucune ne vaut le bon vieux film d’Yves Robert.

Nous voici donc sur la ligne d’arrivée d’une course effrénée entre 2 adaptations du même livre, 2 projets se menant une concurrence d’autant plus fiévreuse que l’adaptation d’Yves Robert, vieille d’un demi-siècle, est une référence populaire de tout premier ordre. Et s’il appartiendra au public de départager La Guerre des boutons de Yann Samuell et La Nouvelle guerre des boutons de Christophe Barratier, l’amateur de bon cinéma ne sera pas gagnant. Aucun des 2 films n’atteint en effet la cheville de celui de Robert, dont leurs producteurs respectifs tentèrent bien -mais en vain- d’obtenir les droits de « remake ». Danièle Delorme, veuve exemplaire d’Yves Robert, ne les leur a pas vendus, car ils exigeaient qu’elle arrête la diffusion (toujours bien vivante) du film de son défunt mari. C’est pourquoi vous n’entendrez dans aucune des 2 nouvelles adaptations du livre de Louis Pergaud la célébrissime réplique de Petit Gibus: « Si j’aurais su, j’aurais pas venu! » Car elle est une invention du film d’Yves Robert, absente du roman…

Trop ou trop peu

La Nouvelle guerre des boutons part sur une fausse bonne idée: la transposition de l’action en 1944. La guéguerre des gamins de Longeverne contre ceux de Velrans, villages ruraux voisins mais néanmoins ennemis, s’inscrit ainsi dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, de l’Occupation, de Vichy et de la Résistance. L’amusante intrigue du roman d’apprentissage se voit ainsi engloutie dans un ambitieux microcosme censé refléter la grande Histoire. De quoi boursouffler un film qui verse dans le grotesque, puis dans le franchement déplaisant quand il prend en otage d’une démarche éminemment commerciale le sujet des persécutions antijuives… Le tout dans un académisme de forme léché jusqu’à l’irrespirable, et qu’alourdit encore la musique hollywoodienne et surmixée d’un Philippe Rombi se prenant (à tort) pour John Williams ou John Barry. En regard de cet assommant spectacle, la relative fraîcheur, la modestie et le premier degré de La Guerre des boutons version Yann Samuell sont assez bienvenus. La différence des moyens engagés tournant paradoxalement à l’avantage du moins riche des 2 films, lequel (situant l’action au début des années 60) dégage un certain charme enfantin, tout en apportant quelques touches piquantes (sur le rôle des filles, notamment) à l’anecdote imaginée par le roman de Pergaud. Pas du grand cinéma, mais un peu de plaisir offert en partage, remède aux intentions pesantes de son « concurrent ».

Louis Danvers

La Guerre des boutons, comédie familiale de Yann Samuell. Avec Eric Elmosnino, Mathilde Seigner, Fred Testot. 1h45. Sortie: 14/09. **

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La Nouvelle guerre des boutons, comédie familiale de Christophe Barratier. Avec Laetitia Casta, Guillaume Canet, Kad Merad. 1h40. Sortie: 28/09. *

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