Quai des Belges – Marc Moulin: Comme à la radio

© Philippe Mathijs

Le portrait fluide et soigné qu’ARTE Belgique consacre à Moulin, dans ce numéro spécial de Quai des Belges met les nombreux témoins devant le même micro pour raconter le trajet d’un homme réellement hors du commun.

23.25 sur LA DEUX – DOCUMENTAIRE DE SERGE BERGLI.

« Il voulait casser un peu les frontières académiques, je l’entendais aussi dans les harmonies qu’il utilisait. » Ainsi parle Bert Joris, trompettiste intégréà la dernière partie de la carrière de Marc Moulin, celle des 3 albums jazz-soul sortis chez Blue Note entre 2000 et 2007. La première (carrière), c’est quand l’étudiant universitaire qui découvre Oscar Peterson à « sept, huit ans », réalise que le jazz va être, de fait, l’un des grands amours de sa vie. L’autre sera évidemment la radio à laquelle sa superbe voix basse, intime et enrôleuse, semble naturellement destinée. Il ira de l’un à l’autre, emmenant ses rêves musicaux dans des émissions qui rénovent la radio des années 60-70 (Cap de Nuit, King Kong) et finissent mêmepar imposer avec Radio-Cité un nouveau type de programmation transgénérationnelle.

Un type qui doute

Le portrait fluide et soigné qu’ARTE Belgique consacre à Moulin, dans ce numéro spécial de Quai des Belges (il s’agit ici d’une rediffusion du film programmé en septembre dernier), met les nombreux témoins devant le même micro -radiophonique- pour raconter le trajet d’un homme réellement hors du commun. Le genre de personne qui « va amener la culture noire à la RTBF », comme le précise Michel Gheude, renvoyant clairement à une époque où celle-là a encore une véritable vocation de service public. Moulin était éclectique de nature et ce doc d’une heure et quart rend parfaitement bien sa nature polymorphe.

Celle-ci est musicale et radiophonique -on l’a dit- mais s’attaque aussi aux moeurs contemporaines via des billets pour Moustique, des pièces de théâtre et de saillantes croisades humoristico-sémantiques au Jeu des dictionnaires et à La Semaine infernale. « C’est un type qui doute vraiment beaucoup », dit Jacques Duvall, l’un de ses amis. Dans ce cas-là, c’est sûr, le doute a -magnifiquement- payé.

Philippe Cornet

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