Les archipels sonores du festival City Sonic

© Lab[AU]

Pow! Blop! Wizz! City Sonic, le festival montois dédié aux pratiques sonores innovantes, propose de faire un tour dans son sonique trip. Pour sa huitième édition, l’événement s’affiche plus insolite que jamais.

« Une invitation au plaisir de la dérive entre d’étonnants archipels sonores… » C’est de cette manière que Philippe Franck, directeur artistique, introduit la nouvelle édition de City Sonic. En huit années, ce festival lancé en 2003 par Transcultures et la Ville de Mons a accompli un fameux bout de chemin.

Sur papier, il n’était pas forcément évident de capter l’attention du grand public en misant sur des oeuvres artistiques qui s’écoutent. D’autant qu’elles s’inscrivent à la croisée de nombreuses disciplines, rendant ainsi leur étiquetage parfois problématique. Ce statut particulier n’a pas empêché l’événement de s’imposer aux oreilles du grand nombre.

Preuve de ce succès, la nouvelle édition résonne jusqu’à Bruxelles avec Sonopoetics, une sélection d’oeuvres dédiées à la poésie sonore prenant place dans le cadre de l’ISELP. Dans la foulée, City Sonic endosse le rôle de volet belge de la manifestation Diagonales: son, vibration et musique dans la collection du Centre national des arts plastiques (CNAP), un parcours itinérant d’expositions comprenant différentes étapes en France, en Belgique et au Luxembourg. Connaissant le niveau d’exigence du CNAP, on peut considérer l’attribution comme flatteuse.

Il faut dire que la programmation de City Sonic tinte doucement aux tympans. Dès l’ouverture, ce 27 août, une série de performances vient booster le parcours-découverte qui sillonne parmi plusieurs sites montois, de la Machine à Eau aux Anciens Abattoirs.

On retiendra particulièrement Patatas de goma, une installation signée Jérôme Abel et Grégory Grincourt. Le pitch? Cinq automobiles, placées sur la Grand-Place, deviennent les instruments d’une partition sonore et visuelle, orchestrée à distance et en direct, par un programme et des musiciens. Dans la foulée, les Belges de LAb[au] signent Binary Waves, un mur cinétique capable de retranscrire les ondes sous forme de sons et de lumières. A ne pas rater non plus, la performance de Dominica Eyckmans et Todor Todoroff, qui présentent Dances with Viola, spectacle basé sur un dispositif de logiciels et de capteurs amenant mouvements et sons à fusionner en un tout cohérent. Sans oublier le collectif Livescape, projet qui mêle design sonore, instruments inventés et… légumes synthétiseurs.

En outre, City Sonic fera place à plusieurs sets de DJ’s totalement décalés, de la techno minimale de DJ Siddharta aux bandes-son réelles et fantasmées de DJ Next Baxter. Pour les amateurs d’art contemporain, un détour par la Grande Halle des Abattoirs est vivement conseillé. Le CNAP y présente entre autres 11 photos de Graceland signées William Eggleston, ainsi que la mythique vidéo Guitar Drag de Christian Marclay (une guitare traînée pendant quatorze minutes derrière un pick-up) et huit dessins de Raymond Pettibon, complétés par quelques-unes des pochettes mythiques pour Sonic Youth, Black Flag ou Minutemen.

City Sonic, à 7000 Mons. Du 27 août au 12 septembre; www.citysonics.be.

Sonopoetics, ISELP, 31, boulevard de Waterloo, à 1000 Bruxelles. Du 3 au 12 septembre; www.iselp.be.

Michel Verlinden

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