Les Pixies sans Kim Deal sont-ils toujours les Pixies?

Les Pixies 2013, avec Kim Shattuck à gauche. © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Plus de 20 ans après la publication de leur dernier album, les Pixies, sans Kim Deal, sortent un 4 titres plutôt craignos et remplissent deux fois l’AB. Broken Face?

Ce lundi 30 septembre dès 21h, Focus vous propose d’assister, en live streaming, au concert des Pixies à l’Olympia de Paris, en partenariat avec Deezer. L’occasion de vérifier ce que le légendaire groupe de Boston vaut sans Kim Deal. Ca se passe par ici.

Le 14 juin dernier, la nouvelle se répandait sur la Toile à la vitesse d’un titre énervé de Surfer Rosa. La cinglée de Kim Deal, le genre de bonne femme qui vous invite à l’interviewer assis par terre dans le salon d’un 4 étoiles peuplé de mecs en costard cravate, avait décidé de lâcher les Pixies. Apparemment plus préoccupée par le sort des Breeders que par la destinée des Lutins qui, à la fin des années 80, enquillaient les tubes et incarnaient, surtout pour nous Européens, le renouveau du rock ricain. Trompant le monde avec un irrésistible cocktail de mélodies imparables, de rock nerveux et dissonant et d’humour pince-sans-rire, macabre et cynique aux allusions régulièrement malsaines…

Les Pixies qui parlaient d’extraterrestres, d’inceste, de violence biblique avec des paroles bien barges et un sens certain de la dynamique musicale, alternant le calme et la tempête, la retenue et l’explosion, furent à la fois pionniers du grunge et du rock indé des années 90. « Je tentais d’écrire la chanson pop ultime, déclarait en janvier 1994 Kurt Cobain dans les colonnes du Rolling Stone au sujet de Smells Like Teen Spirit. Et il faut bien l’admettre, j’essayais de piquer les plans des Pixies. Quand je les ai entendus pour la première fois, je me suis tellement senti connecté au groupe que je pensais devoir en faire partie. Ou à tout le moins d’un cover band. »

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Blur, Supergrass, les Smashing, Pavement, les Strokes, Weezer et même Bowie qui en parle comme de « la plus convaincante musique des années 80 » ont, pour ne citer qu’eux, tous déclaré leur flamme au gang de Boston. Affirmé leur admiration quand ils ne revendiquaient pas clairement son influence.

En se plaignant à l’idée de jouer après la bande à Frank Black en tête d’affiche du festival Coachella en 2004, Thom Yorke se l’était maladroitement mise à dos. « Ils pensaient sans doute qu’on ne les aimait pas. Or, c’était tout le contraire. J’en ai perdu le sommeil pendant un mois. On trouvait juste ça inconcevable. Jouer après les Pixies, c’est comme jouer après les Beatles. »

Nouvel album l’an prochain

Les Pixies sans Kim Deal sont-ils toujours les Pixies? Pour le moment, cette grande interrogation subsiste et d’affreux doutes se sont même déjà mis à germer. Si la native de Dayton, qui avait intégré le projet dès ses prémices en 1986 (étant, selon la légende, la seule à répondre à la petite annonce « Cherche bassiste aimant Hüsker Dü et Peter, Paul & Mary »), a juste coécrit Gigantic et Silver, son absence se fait déjà cruellement sentir.

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Après leur séparation de 1993 -Black Francis aurait annoncé la nouvelle aux autres membres du groupe par fax avant de changer son nom en Frank Black dans la foulée, les Pixies effectuaient depuis 2004 un retour certes motivé par l’appât du gain mais qui se traduisait par des concerts tout ce qu’il y a de plus honorable. Manquait surtout l’enregistrement de nouveaux morceaux. Situation que le Blanc Black, aussi prolifique qu’inégal en solo, ne manquait pas de reprocher à celle dont les Dandy Warhols chantaient la coolitude (Cool as Kim Deal).

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Moins de trois mois après son départ, apparemment en bons termes, les Pixies fêtaient début septembre leur première sortie depuis 1991 et celle de Trompe le Monde. Comme pour compenser le départ de leur emblématique bassiste, Black, Lovering et Santiago se sont entourés de vieilles connaissances. Ils ont fait produire leur nouvel EP (EP 1) par Gil Norton, l’homme aux manettes de Doolittle, Bossanova et Trompe le Monde. Et en ont confié l’image à Vaughan Oliver, designer de leurs premières pochettes et longtemps responsable des visuels de leur label 4AD.

Les 5000 exemplaires pressés en édition vinyle limitée sont tous partis le jour de leur mise en vente sur le site web du groupe et ils ne sont déjà plus disponibles qu’en format numérique à 4 euros. Reste que les quatre titres en question sont plutôt du genre encombrants et ont à peine volé le 1/10 assassin de Pitchfork. Entrée en matière à la Vampire Weekend (Andro Queen), vilain tube FM ricain (Another Toe in the Ocean) et fade morceau (Indie Cindy) qui évoque l’espoir que les auditeurs apprécieront ce qu’ils sont devenus… Pas très couillu pour l’occasion, le Caribou. Et quand on apprend que Deal s’est barrée pendant l’enregistrement, on se demande franchement si ce n’est pas parce qu’elle sentait le vent venir…

Le live des Pixies dans le talk-show de Jimmy Fallon, flanqué de Kim Shattuck, jeune quinquagénaire anciennement membre des Pandoras et meneuse des Muffs, ne s’est guère montré plus rassurant. Un EP 2 est prévu d’ici la fin de l’année et un nouvel album est censé voir le jour l’an prochain. Ces Lutins-là s’annoncent tous sauf Gigantic.

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  • LIVE STREAMING DU CONCERT À L’OLYMPIA DE PARIS CE LUNDI 30 SEPTEMBRE DÈS 21H EN SUIVANT CE LIEN.
  • LES 02 ET 03/10 À L’ANCIENNE BELGIQUE (COMPLET).

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